Depuis le 5 avril dernier, les 75 prim’holsteins du Gaec Bignon à Louisfert (Loire-Atlantique) ne passent plus par la salle de traite. Philippe et Anthony Bradane, deux frères associés, ont décidé d’installer un robot de traite. Cela faisait quelques années que le projet trottait dans la tête d’Anthony, lassé par l’astreinte de la traite et attiré par les nouvelles technologies. « À quarante et un ans, c’est le bon moment d’investir, car cela me laisse dix ans pour amortir », explique-t-il.
En 2014, le Gaec a agrandi la stabulation, en réfléchissant déjà à l’emplacement des robots et à la circulation des vaches. En décembre 2015, après avoir obtenu une rallonge de 170 000 litres auprès de leur laiterie Laïta, les frères Bradane achètent deux stalles.
Avertis sur les détails
Pour Anthony, au-delà de la technologie, la disponibilité et la réactivité du concessionnaire sont primordiales dans le choix du robot. Sur ce point, les marques leader sont avantagées, car le maillage de leurs concessionnaires est plus dense. « Mais la proximité seule ne suffit pas, il faut aussi les compétences dans le suivi technique et l’accompagnement lors de la mise en route, etc. », précise-t-il.
Jusqu’à présent, la mise en marche des deux robots est une réussite. Leur atout ? Philippe et Anthony se font accompagner par Denis Denion, conseiller d’Élevage conseil Loire Anjou. Le suivi « mise en route robot » est facturé 350 €, un coût « à relativiser par rapport au montant de l’investissement », commente Anthony. Faire appel à ce suivi permet ne pas passer à côté de petits détails, sur lesquels les éleveurs sont parfois peu avertis.
La visite initiale a eu lieu un peu moins d’un mois avant le lancement des machines. Première étape : trier les animaux afin d’écarter les vaches vides, avec peu de lait, celles ayant un taux cellulaire élevé et celles souffrant de boiteries (lire l’encadré). Pour l’alimentation, le conseiller suggère un plan de complémentation avec une ration semi-complète équilibrée, à 8- 10 kg en dessous du niveau moyen du troupeau, afin de favoriser la fréquentation au robot. « Attention à ne pas recourir à davantage de concentrés que nécessaire pour attirer les vaches au robot, elles pourraient déraper en acidose », prévient-il. Concernant les abreuvoirs, il recommande de disposer de 10 cm linéaires par vache laitière. Les 2 mètres qui manquent seront rapidement ajoutés. Quant au suivi du troupeau, « on a tendance à venir matin et soir », indique Anthony. Or c’est une mauvaise habitude, alerte le conseiller, car les vaches doivent devenir autonomes. L’éleveur passe donc à différents moments de la journée. « C’est appréciable d’avoir quelqu’un de neutre pour nous aiguiller », conclut-il.