«Acheter une génisse pleine, une vache laitière ou un animal à engraisser n’est pas anodin, prévient Alexandre Dimberton, vétérinaire du groupement technique vétérinaire (GTV) de Bourgogne Franche-Comté. Le bovin introduit peut contaminer l’élevage avec les germes d’une ou de plusieurs maladies extérieures. »

En Saône-et-Loire, près de 100 000 animaux rentrent chaque année dans les cheptels. « Certains contaminent leur troupeau à cause d’un seul achat, observe Cécile Chuzeville, du groupement de défense sanitaire de Saône-et-Loire (GDS 71). Le libellé “toutes garanties sanitaires” apposé sur l’annonce commerciale est trompeur. Il signifie simplement que le cheptel vendeur est en règle vis-à-vis des maladies réglementées. »

Gare aux porteurs sains

Les bovins achetés sans signes cliniques apparents sont parfois porteurs de pathologies. À titre d’exemple, la BVD s’exprime peu sous sa forme historique (ulcères dans la bouche). Elle prend désormais des formes variées, liées à la baisse des défenses immunitaires : problèmes de reproduction, mortalité des veaux, retard de croissance, cellules et mammites. Par ailleurs, prévenir l’introduction d’une pathologie est d’autant plus complexe que l’animal est porteur sain. « Un résultat négatif d’une génisse achetée gestante ne présage pas du statut BVD du veau qu’elle porte, souligne Cécile Chuzeville. Il convient donc de le contrôler à la naissance, à partir d’une analyse de cartilage. En attendant les résultats, le veau doit être isolé dans une niche. »

Observer sur place

Il est également possible d’exiger des garanties au vendeur. Concernant la BVD, il s’agit, par exemple, de la garantie d’un animal non IPI (Infecté persistant immunotolérant), ou statut de cheptel négatif en élevage laitier. Il est, par ailleurs, conseillé d’aller chez le vendeur pour observer l’aspect de son troupeau. Certaines pathologies, telles que la gale, la teigne ou la maladie de Mortellaro, se repèrent visuellement. Si la quarantaine n’est pas possible à mettre en œuvre dans l’élevage, mieux vaut faire contrôler les bovins achetés sur place par un vétérinaire. Un transport direct sans passer par un centre de rassemblement est également préférable.

La BVD, besnoitiose, paratuberculose et néosporose n’étant pas des maladies réglementées, le vendeur n’est pas tenu de reprendre un animal infecté. La signature d’un billet de garantie conventionnelle est une protection. Ce document clarifie les conditions de reprise en cas de résultats non négatifs. Un modèle est disponible auprès des GDS.

Anne Bréhier