Pour sa première candidature à l’élection présidentielle. Fabien Roussel, a dévoilé un programme agricole concentré essentiellement sur la garantie de prix rémunérateurs. Pour y arriver, le candidat communiste veut revoir les règles des négociations commerciales récemment modifiées par les lois Egalim 1 et 2.

 

« Ce qui manque, c’est le bâton, expliquait-il lors d’un meeting organisé sur les sujets agricoles à Billom dans le Puy-de-Dôme le 6 octobre 2021 en marge du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand. C’est le pouvoir d’intervention de l’État pour garantir les prix et faire en sorte que les discussions entre les producteurs et la grande distribution soient véritablement sur des prix leur permettant de vivre dignement. »

Une conférence annuelle sous le contrôle de l’État

En pratique, Fabien Roussel prône la mise en place d’une conférence annuelle réunissant les organisations professionnelles par filière, le gouvernement et les centrales d’achat. Son rôle serait de déterminer les prix par production et d’interdire les reventes à perte.

 

« Ces conférences auraient lieu en public, connues de toutes et de tous, et que si jamais les prix sont trop bas, c’est l’État qui pourrait intervenir pour définir des prix planchers garantissant à chaque agriculteur des prix rémunérateurs et garantissant un salaire », précisait le candidat.

 

Pour permettre à chaque agriculteur d’être couvert en cas de catastrophe naturelle ou sanitaire, le député du Nord propose aussi la création d’un régime d’assurance publique agricole.

 

Le candidat communiste défend également les revenus des exploitants agricoles à la retraite. En prolongement des deux dernières lois votées et dont était à l’initiative le député communiste André Chassaigne, il propose de fixer le montant minimum de la retraite au Smic.

Favoriser dans la Pac ceux qui « travaillent »

Concernant la Pac, l’élu nordiste veut modifier les règles de répartition. Il propose dans son programme de commencer par revoir le plan stratégique national (PSN) français pour la prochaine Pac en soutenant « prioritairement les 60 premiers hectares », en rendant les aides dégressives et en les limitant à 150 000 euros par exploitation. Leurs montants pourraient être augmentés selon des conditions environnementales et pour les exploitations en agriculture biologique.

 

Mais à terme, Fabien Roussel souhaite « remplacer le système d’aide à l’hectare » par une autre clé de répartition. « Cette Pac doit être redistribuée en priorité en tenant compte des actifs dans une exploitation, c’est-à-dire en fonction du nombre de personnes qui travaillent réellement dans leur exploitation », expliquait-il en Auvergne.

500 000 agriculteurs en 2030

500 000, c’est le nombre d’agriculteurs en 2030 que se fixe comme objectif Fabien Roussel. Ils sont actuellement 391 000 exploitants, coexploitants et associés actifs, selon les chiffres du recensement agricole de 2020.

 

Fabien Roussel compte arriver à cet objectif en doublant « rapidement » la dotation d’installation pour les jeunes agriculteurs tout en l’attribuant selon des critères « d’emploi, d’écoconditionnalité et de durabilité ». Une mesure qui serait couplée au développement de l’enseignement public agricole avec la création de postes de formateurs et d’enseignants.

Un moratoire sur les accords de libre-échange

« L’importation de produits qui ne respectent pas les mêmes normes de production que celle exigées pour les producteurs français et européens n’a pas leur place sur nos marchés », estimait toujours en Auvergne le candidat communiste.

 

L’interdiction d’importation de tels produits agricoles serait contrôlée par une police sanitaire et environnementale que le candidat souhaite créer au niveau français et européen. Il défend également un moratoire sur les accords de libre-échange comme le Ceta avec le Canada et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, et Paraguay).

 

Roussel par marie-astrid