Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a rendu, le 18 juillet 2023, ses recommandations concernant les conditions qui permettraient de réconcilier la société française et les activités d’élevage.

Des compromis pour construire une vision commune

Pour le CGAAER, seuls le compromis et la coconstruction d’une vision d’avenir peuvent permettre une réconciliation jugée nécessaire pour la pérennité des élevages français. Il a ainsi formulé au ministère de l’Agriculture six recommandations :

  • Élaborer une vision commune de l’élevage français à l’horizon de 2050, « qui légitimise le métier d’éleveur et rassure le consommateur » ;
  • Améliorer les connaissances et clarifier les incertitudes scientifiques qui suscitent l’inquiétude de la société par la création d’un comité scientifique, multidisciplinaire et transverse aux institutions de recherche ;
  • Encourager le dialogue interfilière afin de faciliter les échanges et élaborer des messages communs accessibles au public ;
  • Constituer un groupe de veille et de suivi sur « l’élevage durable » et l’évolution des attentes de la société pour conseiller le gouvernement ;
  • Mettre en œuvre de nouvelles méthodes pour informer, former et enseigner au grand public (visites d’élevages, formations, supports pédagogiques…) ;
  • Conforter l’élevage dans les instances européennes et internationales en portant attention aux mesures de réciprocité dans les futurs règlements européens et accords de libre-échange.

Une fracture sociétale

Dans un contexte de défiance de la société française à l’encontre des activités d’élevage (préoccupations environnementales, de bien-être animal, sanitaires…), le ministère de l’Agriculture a mandaté, en septembre 2021, le CGAAER pour réfléchir aux perspectives d’avenir des relations entre les citoyens-consommateurs français et l’élevage.

Comme dans la majorité des pays développés, la société française voit se distendre les liens entre l’homme et la nature. Les citoyens-consommateurs, vivant le plus souvent en zones urbaines ou périurbaines, ne sont plus confrontés au monde rural et méconnaissent désormais les réalités et pratiques agricoles.

Dans le même temps, les pratiques agricoles se sont profondément modifiées grâce au soutien de la politique agricole commune (Pac) et un recours accru aux progrès scientifique et technique, dans un souci d’améliorer la productivité des élevages.