Trois grands sujets l’emportent très largement dans les principales préoccupations des agriculteurs, selon l’observatoire de l’agriculture et de la viticulture du groupe Banque populaire Caisse d'épargne (BPCE). La retraite et la cession-transmission sont les préoccupations principales de 35 % des agriculteurs. Arrive en troisième position la gestion des aléas climatiques, sanitaires, économiques ou encore réglementaires, pour 11 % d’entre eux.
En deux ans, la gestion des aléas climatiques est passée au troisième rang des préoccupations majeures des agriculteurs, alors qu’elle était seulement en cinquième position en 2021. Le groupe BPCE a rendu publics, le 11 juillet 2023, les résultats de la troisième édition de son observatoire de l’agriculture et de la viticulture, réalisé avec BVA. 1 250 chefs d’exploitation, de taille moyenne et grande, ont été interviewés entre le 16 janvier et le 16 février 2023.
Impact des aléas et de l’inflation
Un agriculteur sur deux dit avoir modifié un ou plusieurs facteurs de pilotage de son exploitation (technique de production, gestion d’entreprise, investissement) en raison des aléas climatiques, gel ou sécheresse, de ces deux dernières années.
La période d’inflation a également eu un « impact massif mais asymétrique » sur les exploitations, relève l’observatoire. 80 % des agriculteurs se déclarent touchés et 64 % confient avoir pris des mesures face à l’inflation. Parmi ces mesures, 31 % disent avoir réduit leur consommation d’énergie, 20 % avoir augmenté leurs prix de vente, 18 % avoir réduit leur activité et 12 % avoir reporté ou réduit des investissements.
C’est un autre des constats de l’observatoire BPCE : le choc inflationniste a entraîné une plus forte réticence à investir. En 2021, deux tiers des exploitants envisageaient d’investir dans les deux ans, ils sont seulement la moitié (52 %) en 2023. De plus, 23 % des répondants prévoient des investissements d’économie d’énergie. C’est la deuxième réponse après l’acquisition de matériel pour 34 % des répondants contre 48 % en 2021.
Développement de la production d’énergie
Un quart des répondants disent également vouloir investir dans la production d’énergie d’ici à deux ans. Ils sont déjà 19 % à produire de l’énergie sur leur exploitation, selon l’enquête, c’est 5 points de plus qu’en 2021. Ce sont généralement les plus grandes exploitations (30 % de celles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 750 000 €) et plus particulièrement des exploitations d’élevage.
Tassement dans la diffusion des pratiques durables
La part des agriculteurs engagés dans une démarche d’agroécologie marque un palier. Elle est stable à 49 % et seulement 10 % l’envisage contre 15 % en 2021. La production en bio ne progresse plus (13 % comme en 2021) et 11 % des agriculteurs bio envisage de quitter la bio au cours des cinq prochaines années. Seulement 4 % envisage de s’engager dans ce label contre 8 % en 2021.