Ce soutien de 56,3 millions d’euros serait financé par la réserve de la Politique agricole commune (Pac). Il vise à compenser « les pertes économiques dues à l’augmentation des importations de céréales et d’oléagineux » venues d’Ukraine « et limiter l’impact des déséquilibres du marché », a indiqué l’exécutif européen, le 20 mars 2023. La Commission européenne propose d’allouer 29,5 millions d’euros à la Pologne, 16,75 millions à la Bulgarie et 10,05 millions à la Roumanie.
Trois États membres concernés
L’exécutif européen autorise également ces trois pays à doubler ces montants par des aides d’État, a précisé à la presse le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski. La proposition est soumise aux 27 États membres, qui devraient se prononcer lors d’une réunion technique le 30 mars 2023, selon Bruxelles, qui espère de premiers versements d’ici à la fin de septembre.
L’Union européenne a suspendu en mai 2022, pour un an, les droits de douane sur tous les produits importés de l’Ukraine, pour soutenir l’économie du pays, et lui permettre d’exporter ses stocks de céréales après la fermeture de la voie maritime par la mer Noire. Mais en conséquence, les États de l’Union européenne voisins ont vu augmenter les arrivées de maïs, blé ou encore de graines de tournesol, déstabilisant les marchés locaux au détriment de leurs agriculteurs, a observé Janusz Wojciechowski.
Compenser les effets dune « offre excédentaire »
La Pologne et la Bulgarie souffrent d’une importante « offre excédentaire » qui pèse sur les prix, tandis que la Roumanie, « plaque tournante des “corridors de solidarité” » pour exporter la production ukrainienne vers le reste du monde, pâtit de la pression sur ses structures logistiques, a-t-il expliqué. En revanche, la Hongrie et la Slovaquie n’ont pas été jugées suffisamment affectées pour bénéficier du même soutien.
Concernant les mesures commerciales en faveur de l’Ukraine et leur possible prolongation, « il sera plus facile d’activer une clause de sécurité » pour freiner certaines importations si elles « augmentent de façon disproportionnée, a ajouté Janusz Wojciechowski. Nous continuerons à surveiller de près l’effet sur la volaille, la viande, les œufs, comme pour les céréales. »
La guerre en Ukraine a également contribué à l’envol des prix des engrais et des carburants. Mais l’aide annoncée lundi ne vise pas à compenser cette inflation des coûts pour les exploitants, contre laquelle des possibilités d’importantes aides d’États sont déjà prévues, a insisté le commissaire.