La Commission européenne a proposé le 23 février 2023 de renouveler la levée des droits de douane, des quotas et des défenses de marché pour les produits venus de l’Ukraine. Prochaine étape, le passage par le Parlement puis le Conseil européens pour être validée. Cette décision a été déterminante pour éviter à l’Ukraine de sombrer économiquement malgré la guerre, comme la justifié la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen : « L’agression non provoquée et injustifiée de la Russie affecte gravement l’économie ukrainienne. Nous avons pris aujourd’hui la décision de renouveler la suspension des droits et des mesures de défense commerciale en signe du maintien de notre soutien politique et économique. Nous sommes aux côtés de l’Ukraine en ces temps difficiles », assure-t-elle.

Un marché intérieur perturbé

La Commission a toutefois ajouté une mesure de sauvegarde, qui pourra être activée si le marché européen est à risque. Car cette décision qui a ouvert un accès maritime sécurisé aux productions agricoles ukrainiennes, a beaucoup perturbé les marchés locaux des pays limitrophes. Ce fut particulièrement le cas en blé et en orge qui ont vu leurs volumes entrés en Europe fortement progresser depuis cette levée des barrières à l'importation.

Par endroits, les prix ont chuté au point de ne plus permettre aux producteurs de trouver de débouchés pour leurs propres productions. C’est le cas notamment en Slovaquie, en Bulgarie, en Roumanie ou encore en Pologne où les agriculteurs protestent depuis plusieurs semaines. L’activation de la réserve de crise est réclamée par ces pays à Bruxelles avec l'appui du commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, mais aucune décision n’a encore été prise.