Dans la nuit de jeudi à vendredi, le restaurant Le Fer à cheval, à Roubaix, a été tagué de slogans végans, puis incendié. « Ce n’est pas un coup d’essai, regrette Laurent Rigaud, président du syndicat des bouchers charcutiers traiteurs des Hauts-de-France. Maintenant, ils détruisent par le feu, et là, ils ont cramé un restaurant. »

 

Le restaurateur a été obligé de rester fermer vendredi midi, mais rouvrira ses portes pour le dîner. « Ce soir, on ira tous manger là-bas, promet Laurent Rigaud. Il est hors de question de laisser une minorité dicter aux autres citoyens leurs comportements. »

Série noire en métropole lilloise

Le restaurant est le quatrième commerce cette semaine à avoir été vandalisé dans la métropole. Dans la nuit de mardi à mercredi, à Lille, le restaurant Canard Street, la boutique Comtesse du Barry et une boutique Max Mara ont également vu leurs vitrines taguées et brisées.

 

Les messages, sur place, laissent peu de doute quant aux motivations des auteurs. « Canard Street avait déjà été vandalisé », s’attriste Laurent Rigaud. Une récidive, donc, qui a encouragé les auteurs des faits à taguer un message menaçant : « T’as pas encore compris. »

 

« Il y a une inquiétude réelle chez les commerçants », souligne Laurent Rigaud. Un climat de tension, qui conduit les bouchers à sécuriser leurs boutiques, et à s’équiper de caméras. Ces dispositifs sont d’ailleurs encouragés par le syndicat des bouchers, au travers de réunions et de newsletters.

Manque de soutien de la filière

« La mairie, la préfecture et la Région sont avec nous dans le combat », se félicite Laurent Rigaud, qui appelle Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, à chacune de ces attaques. Du côté de la filière en revanche, les bouchers se sentent un peu seuls.

 

« Nous avons une interprofession très forte, mais je n’ai pas encore vu d’actions ni de moyens financiers pour nous soutenir », déplore Laurent Rigaud. Or les attentes des bouchers charcutiers font écho à celles des éleveurs. « Il faut des interpellations », exige Laurent Rigaud.

 

Un procès pour des faits plus anciens devrait se tenir en mai, les bouchers exigent des sanctions fortes. « Si les auteurs sont condamnés à deux semaines d’intérêt général, ça ne nous suffira pas », soutient Laurent Rigaud.

 

Ce que les commerçants souhaitent par-dessus tout, c’est le retour au calme. « Il y a deux mouvements parmi les végans, estime Laurent Rigaud. L214, par exemple, n’est pas dans la violence, mais les autres, ce sont des fous furieux. » Et pour apaiser les tensions, le président des bouchers du Nord est prêt à échanger avec les représentants du mouvement végan. « Si une association souhaite discuter avec nous, c’est possible. Il y a des axes d’amélioration partout. »