Qu’attendez-vous de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne en cours de négociation ?

L’Union européenne est un marché historique pour la Nouvelle-Zélande. Nous souhaitons en sécuriser l’accès et éliminer certaines barrières qui entravent le flux de biens et services entre nos pays. Notre agriculture étant résolument tournée vers l’export, le prix à la production suit les marchés mondiaux dans la majorité des filières et les droits de douane pénalisent nos exploitants.

Il s’agit également de donner un nouveau souffle à la coopération agricole entre nos pays. L’Europe, la France en particulier, et la Nouvelle-Zélande ont une vision similaire de l’agriculture durable. Nos stratégies politiques respectives « De la fourche à la fourchette » et « Fit for a better world » se font écho. Il faut renforcer ces points communs. Un tel partenariat peut faire bouger les lignes, et montrer l’exemple.

La Nouvelle-Zélande compte-elle accroître ses exportations vers le Vieux Continent ?

Notre objectif n’est pas de saturer les marchés, mais de compléter les besoins saisonniers de chaque partenaire, tout en sécurisant le revenu agricole. Un accord de flexibilité, allant dans ce sens, est en discussion.

Qui plus est, la Nouvelle-Zélande ne remplit pas la majorité de ses quotas d’importations européens depuis bien longtemps. L’Europe est un marché important, mais il n’est pas le seul. La demande asiatique grimpe en flèche en ce qui concerne les protéines animales, et la fin de la crise de la peste porcine africaine n’y change rien.

Si l’on ajoute à cela la stabilisation, voire le déclin, de la production prévus dans certaines filières comme le lait et la viande ovine, le potentiel de croissance de nos exportations vers l’Union européenne est fortement limité.

Pourtant, le prix concurrentiel de certains produits néo-zélandais inquiète.

Le coût de production de nos éleveurs augmente au gré des investissements en faveur de l’environnement ou du bien-être animal. Ils payent aussi le coût du dérèglement climatique. Il n’est donc pas dans notre intérêt d’envoyer des marchandises à prix réduit pour concurrencer les pro­ductions locales. Nous re­cherchons un accord juste et équitable­.

Dans l’attente de cet accord, quel impact a le Brexit sur vos exportations ?

La Nouvelle-Zélande souhaite, avant tout, préserver la flexibilité de son accès au marché européen et britannique, telle qu’elle était avant la sortie du Royaume-Uni.

Propos recueillis

par Alexandra Courty