L’appétit des Français pour le poulet ne faiblit pas. D’après l'Anvol, l’interprofession de la volaille de chair, l’Hexagone était, en 2021, le premier pays consommateur de volailles de l’Union européenne, avec 1,926 million de tonnes, dont 76 % de poulets. "Chaque Français a ainsi consommé 28,5 kg de volaille en 2021, représentant environ 15 poulets sur une année", détaille l'interprofession.

Consommation en hausse

Sur les cinq premiers mois de 2022, la consommation globale de volailles progresse de 0,9 % par rapport à la même période en 2021. Avec une croissance de 6,6 %, le poulet s’affirme comme le "moteur des ventes", à l’inverse des dindes (-15,6 %), des canards (-22 %) et des pintades (-2,7%).

"Les conséquences de la grippe aviaire ont lourdement pesé sur l’offre et sur la consommation depuis le mois de mars", explique l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). En cumul de janvier à juillet 2022, les abattages de poulets ont reculé de 0,8 %, un moindre mal par rapport aux autres volailles.

- D'après l'Itavi, les abattages français de poulets devraient reculer de 2 à 3 % en 2022.

Toutefois, sur la base des mises en place prévisionnelles et des abattages sanitaires opérés dans les zones touchées par l’influenza aviaire, l’Itavi table sur un recul de l’offre française de 2 à 3 % sur l’ensemble de l’année. De quoi créer un appel d’air pour les viandes importées. "Le maintien de la consommation du poulet en 2022 n’a pas profité à l’origine France", résume l’Itavi.

Un poulet sur deux est importé

Et pour cause : sur le premier semestre de 2022, les importations de viande de poulet ont progressé de 14 % en volume, et de 47 % en valeur, par rapport à la même période en 2021. Les achats auprès des pays de l’Union européenne - 89 % des volumes importés, la Pologne en tête - progressent de 9,7 %, quand ceux en provenance des pays tiers bondissent de 67,5%.

- Les importations de viande de poulet ont progressé de 14 % en volume, et de 47 % en valeur, au premier trimestre 2022 par rapport à la même période de 2021.

Outre le cas particulier du Royaume-Uni (lire l’encadré ci-dessous), la hausse des achats est "particulièrement notable depuis l’Ukraine (+122 %) et le Brésil (+180 %)", souligne l'Anvol. L’interprofession se dit inquiète de la décision de l’Union européenne de "libéraliser totalement les échanges avec l’Ukraine durant un an.

Le 24 juin, l’Europe a en effet totalement suspendu les droits de douane pour l’Ukraine et qui s’appliquaient jusqu’ici au-delà d’un quota établi à 70 000 tonnes pour les importations de poulets", explique-t-elle.

Les volailles fraîches et congelées constituent l’essentiel des tonnages acheminés depuis l’Union européenne comme des pays tiers. Au total, la part de la viande de poulet importée dans la consommation française atteint un nouveau record de 50 % sur les 7 premiers mois de 2022 contre 45 % en 2021, chiffre l’Itavi. "Les importations de poulets ont fortement augmenté ces 20 dernières années : elles n’étaient encore que de 25 % en 2000", retrace l'Anvol.