En races bovines mixtes, le poids économique de la viande est non négligeable. « En normande, la valorisation des carcasses pèse en moyenne 20 % du chiffre d’affaires des élevages, voire davantage », souligne Albéric Valais, de l’OS Normande. L’engraissement des jeunes bovins en race pure et des réformes est souvent inclus dans le schéma de production des exploitations, et la mixité de la race est présentée comme un de ses atouts. Comment mieux intégrer le critère « viande » dans la sélection génétique ?
L’Institut de l’élevage, l’Inra et Allice se sont penchés sur trois caractères, avec en ligne de mire l’établissement de trois nouveaux index : le poids de carcasse, l’âge à l’abattage et la conformation. Pour les établir, des informations comme l’âge à l’abattage sont collectées par pointage ou renseignées par l’éleveur. Le poids, la conformation et la couleur de la carcasse sont trois données facilement récupérables auprès des abattoirs, moyennant des ajustements informatiques et un protocole d’accord, à l’image de ce qui existe déjà pour les races allaitantes.
Progrès génétique possible
Ces caractères sont corrélés favorablement avec les caractères de production et de morphologie, légèrement en montbéliarde et plus nettement en normande. Le caractère de production de veaux de boucherie va dans le même sens, avec une corrélation favorable. « L’âge à l’abattage montre une corrélation très intéressante avec la précocité, l’âge à la première IA et l’âge au premier vêlage, souligne Vincent Ducrocq, de l’Inra. Un progrès génétique sur ces postes est possible, sans trop pénaliser le progrès sur les caractères laitiers. »
Les nouveaux index officiels seront disponibles courant 2017, pour les taureaux uniquement quant aux index génétiques, et pour tous les animaux génotypés pour les index génomiques. En race normande, l’idée d’un index de synthèse « boucher » fait son chemin.