Prunay-sur-Essonne, village de 320 habitants au sud de l’Île-de-France, est le théâtre chaque dernier vendredi du mois d’un marché de producteurs locaux. Organisé sur la ferme de la famille Hardy depuis le début de l’année, sa fréquentation croît à chaque nouvelle édition. « Nous avons choisi le vendredi car les gens peuvent venir en sortant du travail. La semaine est finie. Ils prennent leur temps », explique Hervé Hardy.

Pour cette troisième édition, une petite dizaine de producteurs et artisans locaux est présente. Pâtes fermières, fromages, canards, porcs, vin du Val de Loire, boulangerie, herboristerie, et même un café attendent les 300 visiteurs espérés pour la soirée. La famille Hardy, qui dispose d’une boutique à la ferme ouverte chaque vendredi et samedi, organise également un repas sous le hangar. Une centaine de convives sont attendus cette fois-ci. Ils étaient 50 en mars et 90 en avril. Au menu : petit salé - frites. « Nous aimerions lancer un atelier de porcs bio. Pour l’instant, nous faisons appel à un producteur du Loiret, et nous verrons si les consommateurs sont au rendez-vous », indique l’agriculteur.

L’EARL Coq Hardy élève et transforme 3 500 volailles en plein air. Elle regroupe Hervé, sa femme Isabelle, et deux de leurs fils, Nicolas et Quentin. Cet atelier de diversification, qu’il a créé en 1999, accompagne une ferme à dominante céréalière (260 ha dont la moitié en conversion à l’agriculture biologique). Le laboratoire de découpe et transformation a été créé et adossé à la boutique en 2010. « Comme nous n’abattons pas à la ferme, nous transformons notre production. On se dirige d’ailleurs de plus en plus vers une activité de traiteur », précise l’exploitant.

Le minimarché de Prunay a été imaginé pour « redonner du souffle à l’activité ». « On s’endormait un peu, reconnaît Hervé. En outre, c’est un concept qui nous plaît. Nous aimons partager. » Le marché ouvre à 16 h. La famille Hardy offre l’apéritif aux visiteurs à partir de 19 h, puis les repas sont servis à ceux qui le souhaitent sans réservation préalable pour 7 € par personne. Avec le plat de résistance, ils auront la possibilité d’acheter çà et là des produits pour compléter leur dîner. Un accordéoniste et des sonneurs agrémenteront la soirée. « L’objectif est que tout le monde reparte content de son chiffre », souligne l’agriculteur qui avoue « avoir encore du mal à faire venir les producteurs ».

Quinze bénévoles

La famille Hardy fait appel à une quinzaine de bénévoles, tous issus du cercle familial ou amical. Chacun a ses tâches de façon à ce que les choses se déroulent au mieux dans la boutique des volailles prunaysiennes, le hangar pour le repas et la soirée, et le marché dans la cour. Les barnums prêtés par le Parc naturel régional du Gâtinais sont installés le vendredi. Le nettoyage du hangar, qui accueillera les tables du dîner, constitue le travail le plus fastidieux dans l’organisation. « L’événement revient vite, sourit l’exploitant. C’est un autre métier d’accueillir du monde mais en circuits courts, il faut innover. Les consommateurs attendent ça. » P. Bourdois