«La méthode pour gérer la population de loups en France est toujours aussi mauvaise », estime Claude Font, de la Fédération nationale ovine (FNO). Le 10 décembre, le nombre de bêtes victimes du prédateur totalisait 11 666. « Un niveau insupportable. »

50 départements concernés

Pourtant, depuis que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a annoncé que l’effectif de loups dépassait le seuil de 500 têtes, le quota de prélèvement a été relevé à 100. Le 11 décembre, ce plafond était en passe d’être atteint : 97 spécimens étaient décomptés. « 90 % ont été tués lors de tirs de défense ou de défense renforcés, c’est-à-dire en situation de prédation sur les troupeaux », précise Claude Font.

Sans surprise, le front de colonisation progresse encore. Cinquante départements sont aujourd’hui concernés par la présence de Canis lupus.

Pour les quatre experts du CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) et du CGEDD (Conseil général de l’environnement et du développement durable), mandatés pour étudier la gestion du loup en Europe, le suivi du front de colonisation doit devenir une priorité. Selon eux, la méthode « capture marquage recapture » (CMR), utilisée pour l’inventaire du nombre d’animaux, doit être abandonnée dans la zone alpine. Ils préconisent de se limiter à l’inventaire des meutes et de concentrer les efforts notamment sur les analyses génétiques et le front de colonisation, en faisant preuve de réactivité et en diffusant les résultats en temps réel.

Les outils ne manquent pas pour communiquer rapidement, encore faut-il le vouloir.

M.-F. M.