Lancées en décembre 2022 par le ministre de l’Agriculture, les concertations pour le pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles s’achèvent progressivement. Ces dernières ont pour objectif de définir les propositions de la profession agricole et du grand public quant au renouvellement des générations en agriculture.
Manque de transparence
Le Collectif Nourrir, qui regroupe 53 organisations parmi lesquelles la Confédération paysanne, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), ou encore France Nature Environnement (FNE), dénonce dans un communiqué du 10 mai 2023, le manque de transparence dans le pilotage des concertations régionales conduit par les chambres d’agriculture. Le Collectif cite quelques exemples, comme les Pays de la Loire où l’Ardear, l'Association régionale pour le développement de l’emploi agricole et rural, s’est vu initialement refuser sa participation au débat ; ou la Normandie où le réseau Civam (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) a insisté pour être présent aux réunions de préparation aux concertations aux côtés des représentants de Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA.
Le Collectif Nourrir pointe également « le décalage important dans la représentativité des différents acteurs ». En Auvergne-Rhône-Alpes, une seule voix aurait été retenue pour toutes les structures membres du Celavar, le Comité d’études et de liaisons entre associations à vocation agricole et rurale qui regroupe notamment les Afocg 43 et 63, le Civam de la Drôme, la FRAB AURA, Solidarité Paysans en Auvergne ou encore Terres de Liens Auvergne.
Des propositions « peu clivantes »
Quant à la concertation publique, lancée en avril 2023, le Collectif Nourrir souligne le manque de clarté de certaines questions et s’interroge sur son interprétation et sa prise en compte.
À l’issue des débats, le Collectif Nourrir craint que les propositions retenues par les régions soient finalement « peu clivantes ». Il cite par exemple le maintien d’un guichet unique à l’installation piloté par les chambres d’agriculture qui « assurerait, en l’état, le maintien de la cogestion État-FNSEA au détriment du pluralisme agricole ».