Le 22 janvier 2024, Marc Fesneau s’est rendu à Sainte-Hermine, en Vendée. D’abord pour visiter, sous la pluie et devant la presse, les installations d’Interplume, société fabriquant des produits à partir de plumes de canards. Une fois traitées, les eaux de la société sont utilisées pour l’irrigation dans les exploitations agricoles voisines. Les exploitants concernés étaient d’ailleurs présents lors de la visite.
Sur la réserve de substitution de Péault, en Vendée ce matin pour mettre en valeur un modèle concret d’agriculture de gestion durable et vertueuse de la ressource eau. 💧
— Marc Fesneau (@MFesneau) January 22, 2024
Le dérèglement climatique rend essentiel ces projets adaptés, territoire par territoire, pour rendre une… pic.twitter.com/yI85qtgzKm
20 M€ pour le fonds hydraulique agricole
Le ministre de l’Agriculture s’est ensuite exprimé à la mairie de Sainte-Hermine, devant des élus et des agriculteurs, sur la gestion de l’eau, notamment le fonds hydraulique agricole. Géré « au niveau national par le ministère de l’Agriculture, et par les services régionaux déconcentrés » comme les Draaf, sous l’autorité des préfets de département ou de Région, il permettra de financer différents investissements.
Marc Fesneau a ainsi cité les sujets de « l’efficacité des réseaux », du « développement de projets de substitution », ou encore des économies d’eau, via la réutilisation des eaux ou du matériel, avec par exemple la rénovation des réseaux. Les bénéficiaires seront les exploitations agricoles, les structures collectives, les coopératives et les organismes publics d’irrigation.
Il sera doté pour 2024 de 20 millions d’euros, contre 30 millions d’euros annoncés en septembre dernier. Interrogée sur le sujet, l’équipe du ministre indique que la hausse envisagée dans le projet de loi de finances pour 2024 sur la taxe sur l’eau ayant été annulée, le fonds hydraulique agricole ne peut être financé par les agences de l’eau en 2024. Le budget est porté pour cette année par le ministère de l’Agriculture. Les agences de l’eau ayant vocation reprendront ensuite le flambeau. Les modalités précises devraient être dévoilées à l’occasion du Salon de l’agriculture, indique l’équipe de Marc Fesneau.
Mise en place de « modalités de simplification »
Pour le ministre, « il y a deux sujets sur lesquels il faut qu’on travaille ». D’une part, « que la maîtrise d’ouvrage soit publique, car cela protège aussi le monde agricole », d’autre part, de montrer que les projets répondent à plusieurs objectifs, ou usages : « Cela permet de montrer que c’est bon pour tout le monde de faire des réserves. » Outre ce fonds, Marc Fesneau a insisté sur la nécessité de mettre en place « des modalités de simplification », évoquant un gain de temps par exemple avec la suppression « d’un degré de juridiction, en rendant les cours administratives d’appel compétentes en première instance ».
En amont de la visite d’Interplume, le ministre a échangé avec les représentants locaux de la chambre d’agriculture, des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA 85. Les élus agricoles ont aussi mis sur la table le sujet de la grippe aviaire. « On s’est senti écouté, maintenant on attend des actions rapides », résume Aymeric Gerbaud, de JA.
Marc Fesneau a également été interrogé par la presse sur les manifestations d’agriculteurs en cours. En réponse, il a mis en avant sa loi d’orientation agricole, dont il a annoncé le report le 21 janvier. Si « elle était prête », « on peut sans doute l’implémenter, rajouter un certain nombre d’éléments de simplification ».