Surveiller les animaux de son troupeau peut s’avérer une tâche ardue pour l’éleveur, en particulier dans les systèmes herbagers de haute montagne. C’est pourquoi 8 % des éleveurs français sont aujourd’hui équipés de drones et 19 % envisagent d’en utiliser un dans les prochaines années.

De son côté, l’Institut de l’élevage (Idele) a souhaité accompagner les éleveurs dans l’utilisation de cette technologie de plus en plus accessible. Depuis juillet 2022, il est l’instigateur du projet européen Icaerus visant à évaluer les risques et intérêts de l’usage de drones pour faciliter la surveillance des troupeaux de bovins et ovins en systèmes herbagers.

Vers un comptage à distance des animaux

Mais pourquoi utiliser un drone ? Pour l’Idele, son utilité en élevage est multiple. Le but principal d’un drone est d’améliorer la qualité de vie des éleveurs en facilitant la surveillance des animaux dans des zones de pâturage, parfois éloignées ou difficiles d’accès. Équipé de caméras classiques ou thermiques, il est possible de localiser le troupeau au pâturage et d’identifier à distance des comportements anormaux comme des boiteries ou de surveiller les vêlages.

Le drone permet également d’observer l’environnement tel que l’état des pâtures, des abreuvoirs ou des systèmes d’arrosage. Par ailleurs, l’Idele souhaite aller plus loin dans l’utilisation de cette technologie et s’est donc penché sur la création d’un algorithme de comptage des animaux. Actuellement en phase d’expérimentation, l’objectif est d’améliorer les conditions de travail et les performances socio-économiques des élevages en permettant un comptage automatisé du troupeau.

Une réglementation à ne pas négliger

Conflits de voisinage, réaction des animaux face aux drones ou obstacles en vols, l’usage d’un drone comporte aussi des risques qu’il faut prendre en compte. De plus, des sanctions sont appliquées en cas de non-respect de la réglementation.

En effet, si le choix du drone est laissé à l’éleveur, son cadre d’utilisation est soumis à une réglementation. Pour pouvoir utiliser un drone, l’éleveur doit avoir au préalable suivi une formation au vol d’une heure. À l’issue de cette formation, une attestation lui est délivrée et doit être présentée en cas de contrôle.

Malgré ses risques, le pilotage d’un drone reste relativement aisé. Son coût à l’achat oscille entre 400 et 5 000 euros selon le modèle choisi avec un coût d’entretien estimé faible. D’ici à l’été 2026, l’Idele souhaite partager aux éleveurs intéressés un ensemble de documents techniques sur les risques et bonnes pratiques de l’usage des drones, l’impact sur le travail, en termes de gain de temps et de coûts notamment, ainsi que sur les impacts socio-économiques et environnementaux.