Le traitement phytosanitaire par drone est l'arlésienne de la pulvérisation. Depuis l’interdiction des traitements aériens en 2015, le drone, qui permet des épandages ciblés contrairement aux hélicoptères, est régulièrement évoqué comme la seule solution acceptable pour les parcelles en forte pente. Depuis 2015, la pulvérisation dans ces champs et vignobles est assurée à dos d’homme, ce qui représente un risque pour la santé de l’opérateur.
Plus de dérogation pour le moment
En 2019, dans le cadre de la loi Egalim, le ministère de l’Agriculture a autorisé l’utilisation de ces drones pour le traitement des parcelles dont la pente est supérieure ou égale à 30%, à titre d’expérimentation. Cette dérogation s’est achevée à la fin de 2021. L'analyse menée par l’Anses sur cette expérimentation montre que, dans un contexte de vigne en pentes, l’exposition des opérateurs et le risque de chute sont nettement réduits grâce aux drones. Cependant, « les performances d’applications par drone apparaissent plus faibles et plus variables que celles d’applications par matériel terrestre » et les valeurs de dérives « sont 4 à 10 fois supérieures » à des buses à granulométrie équivalente.
Une proposition de loi avec du matériel spécifique
Afin d’apporter une solution, Emmanuelle Ménard, députée de l’Hérault proche du RN, a déposé le 17 janvier 2023 une proposition de loi visant « à autoriser la pulvérisation aérienne des produits phytopharmaceutiques ». Le texte réserverait ces épandages à des drones gros porteurs équipés de buses antidérives, dans des zones difficiles d’accès, dont les pentes de plus de 30 %.
Le projet prévoit aussi d’accorder des dérogations pour l’utilisation du drone sur toutes les parcelles du territoire en « cas de danger sanitaire grave ». La députée s’appuie notamment sur l’exemple des agriculteurs suisses, qui ont remplacé l’hélicoptère par des drones gros porteurs (plus de 25 kg au décollage), avec des retours d’expérience positifs.