« Les mesures de dépeuplement sont faites au fil de l’eau », affirme le ministère de l’Agriculture ce jeudi 31 juillet 2025. La rue de Varenne recense 49 foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) euthanasiés sur 51 déclarés à cette date. « Il est difficile d’estimer précisément le nombre d’animaux abattus, mais il est autour de 1000 têtes. »

La course contre la montre — lancée il y a maintenant un mois — se poursuit, en particulier pour la vaccination des 310 000 bovins de la zone réglementée. « Un tiers des bovins de la zone ont déjà été vaccinés, estime le ministère. Mais nous ne pouvons pas faire de projection linéaire sur ce rythme vaccinal. » Les animaux en bâtiment ont jusqu’ici été priorisés, laissant place désormais à la vaccination en estive, « plus difficile d’accès, où le rythme sera plus faible ».

« Couper le pic épizootique »

De plus en plus de cas sont détectés, avec une « évolution à la faveur des vecteurs », souligne le ministère, en raison des fortes chaleurs qui favorisent leur présence. « Nous sommes dans une phase de croissance de la maladie. L’objectif avec l’action sanitaire est bien de couper le pic épizootique. » Afin de respecter cette logique de lutte ciblée, la vaccination préventive des départements limitrophes (hors zone réglementée) n’est pas envisagée à ce stade.

S’agissant des élevages dépeuplés, la réglementation exige un vide sanitaire de 23 jours au minimum. « En revanche, les règles de mouvements conditionnent le repeuplement selon la zone d’approvisionnement en bovins », souligne le ministère. Autrement dit, tant que les mouvements d’animaux en provenance de l’extérieur de la zone de 50 km autour du foyer sont interdits, la reconstruction d’un nouveau cheptel s’annonce compliquée.

Repeuplement 45 jours après le dernier foyer

Si des éleveurs de départements voisins gardent des génisses pour soutenir ceux qui ont perdu leur troupeau, il faudra s’armer de patience en attendant la possibilité de faire entrer des bovins dans la zone. « Il y a une période minimale de 45 jours entre le dernier dépeuplement et la levée totale de la zone réglementée, confirme le ministère. À partir de ça, les conditions de mouvement d’animaux changeront et le repeuplement par des bovins provenant de l’extérieur de la zone pourra être réalisé sous conditions strictes. »

« Graves séquelles » pour les animaux touchés

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a par ailleurs rappelé la gravité de la maladie. « La dermatose nodulaire contagieuse est catégorisée ADE au niveau européen. C’est la plus grave avec une éradication obligatoire immédiate. » Malgré l’absence de risque de transmission à l’Humain, l’éradication prime pour « protéger l’ensemble des bovins. […] Cette maladie est très douloureuse pour les animaux, il n’existe pas de traitement et le taux de mortalité est autour de 10 %. La survie des animaux touchés implique souvent de graves séquelles comme la difficulté de s’alimenter ou l’improductivité. »

Bien que le Tour de France masculin ait été détourné du col des Saisies (Haute-Savoie), le Tour féminin est bien maintenu. Le risque concerne surtout les voitures qui vont d’élevage en élevage, rapporte le ministère. « L’insecte n’est pas lui-même porteur. Il porte le virus dans ses pièces buccales lorsqu’il se nourrit, et cela ne persiste que quelques heures. »