Au Buisson en Lozère, à plus de 1 000 m d’altitude, il y a déjà du monde à 9h30 sur la parcelle de Nicolas Batifol, malgré le temps incertain de la fin de septembre. Derrière le tracteur qui ouvre les rangs, des consommateurs ramassent des pommes de terre. « Ils sont encore plus nombreux que l’an dernier, où nous avions vendu 8 000 kg », se réjouit Olivier Laporte, président de l’association Pépites de l’Aubrac, qui regroupe des éleveurs diversifiés dans cette culture.

Depuis cinq ans, ce collectif organise une récolte destinée aux consommateurs. Pour parvenir à la parcelle, ceux-ci doivent suivre le fléchage depuis la sortie d’autoroute, puis emprunter une piste dans la forêt avant d’arriver au parking, installé dans une prairie. Ils ont le choix entre deux variétés, Monalisa et Agria, et ramassent la quantité qu’ils souhaitent. « Les petites, ce sont les meilleures ! », leur lance avec humour un des producteurs afin de les inciter à ne pas prendre que les grosses. Il leur reste ensuite à les transvaser dans des filets, les faire peser et les payer au tarif de 1 €/kg.

Un moment convivial

« Je découvre la formule. C’est rapide de ramasser quelques kilos. Le paysage est beau, et c’est une bonne occasion de rencontrer des gens », apprécie Cathy, qui compte bien rester au repas de midi. Sa voisine, qui est déjà venue l’an dernier, est intéressée par le prix, mais aussi par la qualité. « Ces pommes de terre de montagne ont plus de saveur que celles du supermarché », affirme-t-elle. D’autres retrouvent avec bonheur des souvenirs d’enfance. « J’aimais les ramasser derrière mon père, les découvrir dans la terre du jardin », se souvient Joséphine.

Les producteurs apprécient ces rencontres avec les consommateurs, et en profitent pour expliquer en direct leur façon de travailler. « C’est aussi l’occasion d’avoir des retours sur nos pommes de terre, c’est motivant », observe Barbara Lopez, l’animatrice de la filière. Sur la saveur comme sur la conservation, tous sont unanimes. « Dans notre cave, nous les gardons sans problème jusqu’en mai », note Floriane. La plupart viennent de la Lozère ou des départements voisins. Certains repartent avec deux ou trois dizaines de kilos, d’autres n’hésitent pas à remplir une remorque. « Il y a des familles qui font leurs réserves pour l’hiver, note Olivier Laporte, ou encore des gens âgés qui ont arrêté de faire leur jardin et qui comptent désormais sur nous. »