Déjà un an que le contrat de solutions a été lancé, un an aussi que la FNSEA attendait l’engagement de l’État. C’est désormais chose faite avec la signature ce lundi 25 février au Salon de l’agriculture, de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, du préambule du contrat de solutions. L’État et les 43 partenaires s’engagent vers une baisse de l’utilisation, des risques et des impacts des phytos.
Par sa signature, l’État s’engage également à « mobiliser les budgets disponibles pour accompagner financièrement les agriculteurs et les filières agricoles dans la transition agroécologique, et notamment mettre en œuvre des solutions concrètes du contrat de solutions. »
Concrètement, les excédents de la redevance pour pollution diffuse, au-delà des 50 millions d’euros qui restent destinés à l’agriculture biologique, ne seront plus reversés à Bercy, mais iront à la transition agroécologique.
Potentiellement, il pourrait s’agir de plusieurs millions d’euros qui s’ajouteraient ainsi aux 71 millions d’euros déjà alloués au plan Ecophyto. Par ailleurs, sur ses enjeux, l’État mobilise la recherche publique et plus particulièrement l’Inra qui a aussi signé ce préambule.
21 nouvelles solutions.
Ce même jour, un site internet présentant ce contrat des solutions a aussi été lancé. S’y trouvent notamment les 21 nouvelles fiches « solutions » qui s’ajoutent aux 36 déjà existantes. Parmi ces 21 nouvelles fiches, on en trouve quelques-uns sur les grandes cultures :
- allongement de la rotation et diversification de l’assolement pour construire un système plus robuste face aux bioagresseurs telluriques,
- éviter un traitement insecticide contre les méligèthes en associant une variété de colza à floraison très précoce avec la variété d’intérêt,
- utiliser des variétés de colza d’hiver résistantes TUYV-
- Outils d’aide à la décision pour optimiser les traitements contre les maladies du blé,
- action de préservation des récoltes de pommes de terre pendant le stockage,
- formation au biocontrôle…
Une « supercherie » pour la CR
Pour la Coordination rurale, cette signature est « encore une vaste supercherie ». « […] faire signer un texte creux sur la volonté d’accélérer la recherche, l’innovation […], tout le monde partage cet avis, il n’y a pas besoin d’en faire une cérémonie », estime le syndicat dans un communiqué paru le mardi 26 février.
Pour Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, en proposant ce contrat de solutions, « la FNSEA signifie en creux que les agriculteurs polluent et qu’ils doivent donc se soumettre à de nouvelles contraintes ».