Les pourparlers entre les représentants chinois et américains ont repris cette semaine à Washington et Donald Trump a reçu ce vendredi 22 février 2019, le négociateur en chef chinois dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Les discussions se prolongeront jusqu’à dimanche à Washington, selon le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, tandis que Donald Trump a affirmé qu’il y avait de « très bonnes chances » de parvenir à un accord commercial.

Un espoir d’accord entre Pékin et Washington

Ces avancées sont de nature à rasséréner les acteurs du marché alors qu’il reste une semaine avant l’expiration de la date butoir du 1er mars et la mise en œuvre par Washington de droits de douane de 25 % sur 200 milliards de dollars de produits chinois, actuellement taxés à 10 %. Si un accord est conclu, les investisseurs espèrent que la Chine renoncera aux taxes élevées qu’elle impose sur les importations de plusieurs produits agricoles, soja en tête.

Selon un rapport du ministère américain de l’Agriculture (USDA) diffusé ce vendredi 23 février, les Chinois ont acheté 4,05 millions de tonnes de soja sur la période allant du 4 janvier au 14 février. « Ils n’ont pas respecté la promesse [suggérée lors d’un entretien à la Maison Blanche au début de janvier] d’acheter rapidement 5 millions de tonnes », relève Bill Nelson, analyste à Doane Advisory Services.

Les prévisions limitent la casse

De même, les Chinois n’ont pas acheté sur cette période de sorgho, dont ils ont été pendant des années d’importants clients, ou de maïs, alors que le président américain avait évoqué cette possibilité. Les nouvelles prévisions annuelles de l’USDA ont toutefois permis de limiter la casse, selon Bill Nelson.

Les spécialistes du ministère anticipent en effet que les agriculteurs américains vont semer davantage de maïs cette année, 37,2 millions d’hectares, que la récolte sera plus importante, à 378,5 millions de tonnes (+3 %), mais que la demande sera aussi en progression, conduisant à une baisse des stocks de fin de campagne de 5 %.

Du côté du soja, la production devrait baisser de 8 % à 114 millions de tonnes (–8 %) en raison d’une moindre superficie (34,4 millions d’hectares, –4,7 %) et d’une baisse des rendements. Les analystes anticipent parallèlement un léger rebond des exportations pour la récolte à venir. « Avec la hausse de la demande mondiale et la baisse de la production brésilienne cet automne, on peut s’attendre à une reprise des exportations américaines malgré le maintien des taxes élevées à l’importation de la part de la Chine », ont-ils justifié.

Moins de blé d’hiver aux États-Unis

Du côté du blé, comme prévu la superficie affectée à la récolte d’hiver devrait chuter à son plus bas niveau depuis 1909 mais les agriculteurs devraient semer un peu plus de blé de printemps.

Au total, l’USDA anticipe que 19 millions d’hectares seront consacrés au blé cette année (–2 %).

La production devrait malgré tout progresser de 1 %, à 51,7 millions de tonnes, grâce à des rendements plus élevés et une moindre superficie de champs non moissonnés.

Le marché n’est également « pas parvenu à gagner de la vitesse en raison des exportations déprimantes », selon Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. La semaine dernière, 13,1 millions de boisseaux ont été expédiés, ce qui est bien en dessous de la moyenne de 28 millions nécessaire pour atteindre les prévisions de l’USDA, a-t-il détaillé. Selon le rapport diffusé vendredi, les commandes de blé sur la période allant du 4 janvier au 14 février se sont toutefois élevées à 3,57 millions de tonnes, au-dessus des anticipations.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,7525 dollars contre 3,7475 dollars vendredi dernier à la clôture (+0,13 %).

Le boisseau de blé pour mai, désormais le plus actif, a clôturé à 4,9175 dollars contre 5,0700 dollars à la fin de la semaine précédente (–3,01 %).

Le boisseau de soja pour mars, le contrat le plus échangé, a fini à 9,1025 dollars contre 9,0750 dollars vendredi dernier (+0,30 %).

AFP