« Pour les producteurs de grandes cultures, dont le revenu est en berne depuis cinq ans, l’exaspération, la résignation, parfois même le désespoir, commencent à s’installer profondément, expliquent les quatre organisations dans un communiqué. À cela s’ajoutent l’agribashing et la stigmatisation permanente. Comme unique perspective, les pouvoirs publics leur offrent celle de la montée en gamme et de la transition agroécologique, termes génériques dont ils ne précisent ni le sens ni le contenu et qu’ils adaptent à leur guise sans prendre en compte les réalités économiques, techniques et scientifiques qui s’imposent aux producteurs. »
« Avalanche des interdictions, charges et contraintes »
Les producteurs de grandes cultures dénoncent « l’avalanche des interdictions, charges et contraintes génératrices d’un profond ras-le-bol. L’interdiction de produits phytosanitaires sans solution économiquement et agronomiquement viables, l’augmentation des taxes en dépit des engagements pris, les distorsions de concurrence avec les autres producteurs européens et mondiaux, les importations massives sans respect des normes qui leur sont applicables, la séparation du conseil et de la vente, les incertitudes sur l’accès à l’eau, la remise en cause permanente des innovations sous couvert d’un principe de précaution ; voici autant d’exemples d’absurdités proposées actuellement ».
« En pleine conscience, les producteurs se sont déjà largement engagés dans la transition
agroécologique : réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires, baisse des volumes d’irrigation, tout en respectant les normes sanitaires les plus strictes au monde. Et le tout, en maintenant la production et en contribuant à la lutte contre le changement climatique par le stockage de carbone dans les plantes et dans les sols ».
Changer de méthode
« Plutôt que d’emprunter la voie de l’écologie punitive, source d’exaspération et de colère, les pouvoirs publics feraient mieux de changer de méthode, de définir des objectifs réalistes et de bâtir une vraie politique d’accompagnement des agriculteurs. Plutôt que de n’écouter que les chantres de la décroissance, ils feraient mieux de faire confiance aux producteurs et à leurs structures pour apporter une pleine contribution aux politiques de croissance. »
Les producteurs de grandes cultures rappellent qu’ils portent « un projet, une vision, des propositions tant pour la France que pour l’Europe qui s’articulent autour du “produire plus, produire mieux !” ».
(1) associations spécialisées de la FNSEA : AGPB (producteurs de blé), AGPM (maïs), Fop (oléoprotéagineux), CGB (betteraves).