La présentation du bilan de campagne de 2017-2018 du GIPT (Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre) a débuté avec l’activité fécule. Cependant, peu de chiffres ont été communiqués car « on a besoin de garder une certaine discrétion puisqu’on est sur deux opérateurs », introduit Thomas Gauthier, délégué général de la chambre syndicale de la fécule. On a toutefois appris qu’entre 2016-2017 et 2017-2018, la production a augmenté de « 15-16 % » passant de 200 000 t à 230 000 t pour une surface de 22 000 ha, « en constante progression depuis 2014-2015 ».
« Le rendement pondéré sur trois ans à 17 % a baissé à 46,8 t/ha, la densité a crû à 18,9 % et la tare moyenne a baissé autour de 10 %, poursuit-il. Les marchés de la fécule sont largement orientés vers l’alimentaire avec 70 % des débouchés. La part de papier-carton se maintient à un quart des débouchés notamment grâce aux livraisons internet. »
Les importations sont minimes autour de 27 000 t en 2017, toutefois en légère progression avec pour origines les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne et le Danemark.
Augmentation des surfaces, baisse de la production
Pour la campagne de 2018-2019, on note « une jolie progression » de 11 % en termes de producteurs contractants pour atteindre le chiffre de 1 511. Les surfaces emblavées augmentent de 10 % pour avoisiner les 24 287 ha. Les superficies moyennes contractées sont de l’ordre de 16,1 ha par planteur. En revanche, « le rendement est historiquement faible. La hausse notable des surfaces ne suffira pas à compenser cette chute. Il faut s’attendre à une baisse de la production par l’exercice en cours », prévoit Thomas Gauthier.
Activité de transformation : une situation difficile
Christian Vanderheyden (1), le désormais nouveau président du GIPT, puisqu’il succède à Pascal Foy ce jour même, a pris la main pour l’activité de transformation : « Avant toute chose, il faut se remémorer que la situation de l’année dernière a été atypique du fait d’un début de saison sec. Un des soucis majeurs a néanmoins été les cours avec le marché extrêmement lourd. Les producteurs ont eu des prix entre 20 et 50 €/q. Il a donc fallu trouver des dégagements autres que l’industrie. » D’autre part, le nombre de contrats progresse pour atteindre un taux de couverture de 76 %.
L’évolution des produits finis n’est que de 1 % par rapport à la campagne précédente. Concernant les échanges en volume, ils sont déficitaires avec davantage d’importations que d’exportations. Aussi la balance commerciale de la filière atteint 342 millions d’euros de déficit (contre 331 M€ en 2016-2017).
Achats des ménages : baisse des volumes
La tendance est similaire et « pas très agréable », poursuit le nouveau président du GIPT, pour les achats des ménages puisqu’on passe de 325 000 t à 314 000 t sur les deux dernières campagnes. En revanche, en valeur, les achats progressent de 2,2 % (+2,8 % pour les produits déshydratés, +2,7 % pour les chips…). Cependant, la cinquième gamme accuse une chute de 9,5 %.
Pour la consommation apparente (production + importations – exportations), la tendance est à la hausse avec +3,9 % pour atteindre 2 millions de tonnes de produits finis.
(1) Christian Vanderheyden, candidat à la présidence de l’interprofession, a été élu le 10 décembre à l’unanimité pour assurer un mandat de trois ans. Il succède à Pascal Foy au même poste depuis 2011.