Lors de sa conférence de presse annuelle ce 4 décembre 2018, l’UIPP a constaté que de plus en plus de décisions arbitraires et hâtives sont prises à la suite d’une surmédiatisation d’épiphénomènes. Avec pour preuve les suspensions d’utilisation du métam-sodium, du sulfaxaflor ou encore l’interdiction des néonicotinoïdes et la réduction du nombre de produits à base de glyphosate…

Une approche combinatoire

« L’évolution du règlement européen amène à ce que naturellement il y ait des produits qui disparaissent et qui soient substitués par d’autres produits, a admis Nicolas Kerfant (1), président de l’UIPP. On connaît ces règles du jeu, cela fait 10, 20, 30 ans qu’on applique ce type de règles mais ce qui nous pose un énorme problème, c’est le changement des règles en cours de route. »

« Il ne faut pas s’imaginer que c’est en taxant ou en retirant des produits, qu’on ira plus vite en innovation, a complété Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP. La réalité, ce sont les 10 000 bioagresseurs des plantes cultivées présents en France et des pas de temps longs pour mettre sur le marché des innovations. » 10 à 15 années sont nécessaires pour mettre en marché un produit de biocontrôle « Le pas de temps scientifique n’est pas le pas de temps politique ! » insiste Eugénia Pommaret.

L’Union a aussi appuyé sur l’importance d’avoir une approche combinatoire (génétique/biocontrôle/chimie de synthèse/machinisme/pratiques agricoles). Elle a d’ailleurs indiqué à ce sujet que plus de 10 % du chiffre d’affaires de l’industrie est investi en recherche et développement, dont 1 % est réservé aux solutions de biocontrôle. L’UIPP élabore ainsi des solutions de biocontrôle pour plus de 50 % du marché français.

Ouverture et dialogue

Dans ce Contexte, l’UIPP a rappelé qu’il y a un an, elle est allée à la rencontre des citoyens pour engager le dialogue car la protection des plantes questionne. Sur 15 jours, l’exposition la Cité du Siècle vert a reçu plus de 5 000 visiteurs en plein cœur de Paris. C’est pourquoi en 2019, le dialogue va continuer avec de nouveau le studio du Siècle vert au prochain salon international de l’agriculture, mais aussi via une Cité itinérante en région. Un livre vert, feuille de route comprenant les engagements des entreprises de la protection des plantes, sortira lui en 2020 pour l’année internationale de la santé des plantes.

C.F.

(1) Également directeur général de BASF France - division Agro.