« Le secteur des transports, qui représente l’un des plus gros émetteurs de GES, est stratégique dans la lutte contre le changement climatique. […] Il est donc important de prendre en compte les biocarburants dans le calcul des émissions des véhicules », argumentent EsteriFrance, la FNSEA, JA (Jeunes Agriculteurs), le SER et le SNPAA dans un communiqué du 7 novembre.

L’Union européenne (UE) et la France se sont engagées, dans le cadre de l’accord de Paris, en faveur d’une réduction de 40 % de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030.

En parallèle, l’UE s’est fixée, dans la directive RED II, un objectif de 14 % d’énergie renouvelable dans les transports d’ici à 2030. « Les biocarburants, liquides comme gazeux, seront nécessaires à l’atteinte de ces objectifs de décarbonation et d’incorporation d’énergies renouvelables. Leur développement pourrait cependant être remis en cause par une évaluation des émissions CO2 des véhicules non adaptée et incomplète », alerte le collectif.

Nouvelle méthode de calcul

« La méthode de calcul des émissions à l’échappement dite du « réservoir-à-la-roue » (ou « tank-to-wheel »), utilisée aujourd’hui, n’a plus la pertinence qu’elle pouvait avoir dans un système recourant intégralement aux carburants fossiles », apprend-on. Le développement des énergies renouvelables – dont les biocarburants – dans le transport, nécessite un changement de méthode.

« Nous proposons ainsi que, pour chaque sorte d’énergie utilisée par les véhicules neufs immatriculés, les États membres déduisent les émissions nettes de CO2 provenant des énergies renouvelables consommées. En effet, les émissions de CO2 issues de la combustion des carburants renouvelables produits à partir de la biomasse ne contribuent pas au réchauffement climatique puisque ce CO2 a été préalablement capté par les plantes dans l’atmosphère. »

EsteriFrance, la FNSEA, JA, le SER et le SNPAA se prononcent en faveur d’une méthode de calcul plus pertinente pour définir les objectifs de baisse de CO2 des constructeurs de véhicules sur la prochaine décennie comme, par exemple, « par l’introduction d’un facteur de correction sur le CO2 qui permettra de tenir compte des baisses d’émissions induites par l’utilisation des biocarburants ».