Des chercheurs de l’Université de l’État de Washington concluent, dans une étude parue le 30 août 2018 dans la revue Science, que la production agricole mondiale verrait son rendement réduit, car une caractéristique physiologique universelle des insectes est qu’ils mangent plus quand il fait plus chaud.

En outre, dans les régions tempérées, les insectes se reproduiront plus vite.

La France, l’Europe et les États-Unis seront les plus touchés

« Il y aura plus d’insectes, et ils mangeront plus », résume pour Curtis Deutsch, l’un des auteurs de l’étude, professeur à l’Université de Washington. La France, l’Europe et les États-Unis, seront plus touchés que les pays des régions tropicales, comme le Brésil ou le Vietnam, où les insectes profitent déjà au maximum des conditions météorologiques, poursuit-il.

Évaluer la perte agricole supplémentaire est un exercice difficile auquel les chercheurs se sont livrés, en simulant l’impact d’une hausse de température de 2°C sur le métabolisme des insectes et en calculant l’appétit supplémentaire ainsi engendré. Cela ne prend pas en compte une utilisation supplémentaire de produits phytosanitaires ou d’autres changements pour prévenir ces ravages.

3 points de pertes supplémentaires pour les maïs en France

Pour la France, les chercheurs estiment que la perte actuelle due aux insectes représente 6,6 % de la production pour le maïs, et que cette perte passerait à l’avenir à l’équivalent de 9,4 %. Les États-Unis, la France et la Chine subiraient les plus fortes pertes. Une espèce invasive devrait particulièrement en profiter : le puceron russe du blé.

Ce puceron vert d’un ou deux millimètres a colonisé les États-Unis dans les années 1980 et s’attaque au blé et à l’orge. Il est particulier : on ne trouve que des femelles. « Ces insectes naissent déjà enceintes de leurs filles, chacune étant déjà enceinte de petites-filles », explique Scott Merrill, expert des insectes à l’Université du Vermont.

Chaque femelle peut donner naissance à huit filles par jour… à multiplier par huit pour le nombre de petites-filles… « Je vous laisse imaginer à quel rythme la population de ces pucerons peut exploser, dit-il. Un ou deux pucerons peuvent donner naissance à des milliards si les conditions sont idéales. C’est dingue. »

AFP