Après la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) lundi, c’est au tour des FDSEA, Jeunes Agriculteurs et syndicats betteraviers des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Oise, de réagir contre l’exclusion de trois agriculteurs, coopérateurs de Tereos, Gérard Clay, du Pas-de-Calais, Gilles Bollé, de l’Oise, et Xavier Laude, du Nord.
Pas d’exclusion pour divergences d’idées
« Les principes fondamentaux de la coopération sont portés par le syndicalisme, nous n’acceptons pas d’exclusion d’adhérents pour divergence d’idées, expliquent les présidents de ces dix syndicats dans un communiqué commun, diffusé le 21 août. Nous demandons le réexamen de cette décision en vue de leur réintégration. »
Ils estiment également que la non-représentation de régions entières au sein de la coopérative pose un immense problème. « Cela ne peut rester en l’état, de nouvelles élections doivent être envisagées rapidement, indiquent-ils. Il faut tout mettre en œuvre pour retrouver l’équilibre entre les territoires au sein du conseil de surveillance de Tereos. »
« Ne pas remplacer la négociation par la coercition »
« Je croyais naïvement que le droit de débattre était l’évidence même… souligne l’un d’entre eux, Hans Dekkers, président de la CGB dans l’Oise, qui connaît bien le fonctionnement d’une coopérative puisqu’il est lui-même président de la coopérative céréalière, Ucac. « Nous devons dire non à ceux qui remplacent la négociation par la coercition, le débat par le monologue, ajoute-t-il. Nous devons pointer du doigt ceux qui utilisent la force de la menace pour ne plus voir qu’une tête. »
Le responsable agricole de l’Oise ne mâche pas ses mots, mais il appelle tout de même au dialogue. « Que faire ? Partir en guerre ? Mais même après une guerre, il faut négocier, reconnaît Hans Dekkers. Alors ne peut-on pas commencer par se parler à nouveau ? »
Appel à la conciliation
Luc Desbuquois, agriculteur dans le Pas-de-Calais et vice-président de Coop de France Hauts-de-France, a aussi été choqué par l’exclusion des trois coopérateurs. « Tant qu’il s’agissait de démissions, nous étions désolés de la situation chez Tereos, mais nous avions décidé de ne pas intervenir, précise-t-il. Mais avec l’exclusion de trois élus, c’est autre chose. Nous avons voté pour des agriculteurs qui étaient chargés de nous défendre. C’est impensable que cette mission les conduise à être exclus de leur coopérative et se retourne contre leur entreprise, au point de ne plus pouvoir produire de betteraves, pour certains d’entre eux. »
Il propose, en tant qu’adhérent de Tereos et membre de Coop de France, de se mettre à la disposition des deux parties, pour organiser une réunion de conciliation. « Tereos est une belle entreprise, indique-t-il. Nous avons tous intérêt à ce qu’elle fonctionne bien pour l’économie de la région, et afin d’obtenir le meilleur prix possible pour nos betteraves. »
La Coordination rurale annonce également soutenir « ces agriculteurs élus de la coopérative qui par leur action visent à un retour de l’esprit coopératif chez cet empire industriel ». Elle trouve que « ce triste événement illustre malheureusement les dérives financières de certaines coopératives ».