Une parcelle expérimentale de 2 ha de tournesols a été détruite le 15 août à Druelle, près de Rodez (Aveyron), par quelque 70 militants des Faucheurs volontaires. Le collectif soupçonnait en effet « l’expérimentation de végétaux rendus tolérants aux herbicides ». Une action soutenue par la Confédération paysanne.
« Depuis de nombreuses années, ils [les lanceurs d’alerte, NDLR] dénoncent à visage découvert le refus de transparence des firmes semencières qui cherchent à faire passer leurs profits financiers avant le respect de l’environnement, de la santé des paysans, des populations et à imposer des variétés qui augmentent inévitablement l’usage des herbicides », affirme le syndicat dans un communiqué paru le 17 août 2018.
Essais de validation de résistance au sclérotinia
Mais il semble que les Faucheurs volontaires se soient trompés de cible. Car la parcelle détruite correspondrait à des essais implantés sur le centre de recherches de RAGT 2n et destinés à valider la résistance des variétés au sclérotinia. « Ils étaient réalisés dans le cadre d’essais officiels du CTPS (centre technique permanent de la sélection), mais aussi pour Terres Inovia et RAGT », explique Laurent Guerreiro, directeur de RAGT 2n.
Cette destruction fait suite à celle qui a eu lieu dans la nuit du 31 juillet au 1er août dans l’Hérault sur une parcelle de production de semences de tournesol chez un agriculteur partenaire de RAGT.
« Une fois de plus la destruction est aveugle […], regrette RAGT dans un communiqué daté du 15 août. Outre la perte financière occasionnée par cette destruction, le préjudice de cette violence handicape la compétitivité de la recherche française et limitera le développement de variétés résistantes que tous attendent. » La firme a porté plainte auprès de la gendarmerie et en appelle encore une fois aux pouvoirs publics et les exhorte à « prendre les mesures qui s’imposent ».
Même demande de « fermeté » de la part des pouvoirs publics, exprimée par le collectif « Marre des faucheurs » (1) dans un communiqué paru le 16 août 2018. « Que devient une démocratie dans laquelle des groupuscules mènent des opérations violentes pour orienter le droit à leur guise ? » s’exclame le collectif.
(1) Marre des faucheurs rassemble des agriculteurs qui ont subi des destructions dans l’Allier, l’Isère, le Rhône, la Drôme et l’Indre-et-Loire.