Quelle est la décision du conseil de surveillance faisant suite à la procédure d’exclusion lancée à l’encontre de trois coopérateurs ?

François Leroux. La décision d’exclure Gérard Clay, Xavier Laude et Gilles Bollé a été prise le 9 août dernier par le conseil de Surveillance à l’unanimité de ses 15 membres, après les avoir rencontrés. Ils en ont été informés aujourd’hui, avec les motifs qui ont présidé à ce choix. Nous leur proposons toutefois, ce qui nous paraît normal, d’assumer le contrat que nous avons avec eux cette campagne. Ils pourront donc livrer chez Tereos leurs betteraves semées en 2018. Ce qui ne sera plus le cas l’an prochain.

Cette procédure est prévue par les statuts de la coopérative pour les coopérateurs ayant nui ou tenté de nuire sérieusement aux intérêts de la coopérative ou de ses coopérateurs par des actes injustifiés. Nos statuts ont été établis en concertation avec le Haut-Conseil de la coopération agricole avec qui nous travaillons en étroite collaboration depuis longtemps.

Que reprochez-vous à ces trois coopérateurs ?

Il s’agit d’une décision exceptionnelle qui fait suite à des faits exceptionnels, c’est-à-dire à la campagne de dénigrement orchestrée à l’encontre de Tereos. On ne pouvait pas continuer comme cela : ce dénigrement est un poison qui chemine lentement. Il nuit aux coopérateurs, à l’entreprise, à ses collaborateurs, à ses partenaires et à ses clients. Nous regrettons cette situation mais ce n’est pas nous qui l’avons provoquée. Nous ne l’avons pas voulue. Il était de notre devoir, dans l’intérêt des coopérateurs, de sanctionner l’inacceptable.

On voudrait faire croire que la gestion de Tereos n’est pas transparente et qu’il n’y a pas de débats, c’est faux. Il n’y a jamais eu autant de réunions depuis un an. Tout a été discuté, nous avons répondu à toutes les questions posées. Dire que la diversification fait perdre de l’argent, c’est faux aussi. Le résultat net de cette diversification est de 147 millions d’euros sur cinq ans. Dire que les banques nous lâchent est également une contrevérité. On a élargi notre pool bancaire et neuf caisses régionales du Crédit Agricole financent Tereos.

Comment Tereos envisage « l’après » ?

On continue bien sûr de travailler, sur les sujets de court terme comme le démarrage de la campagne betteravière, et les sujets de plus long terme. Le conseil de surveillance continue de fonctionner, le bureau de ce conseil poursuit ses travaux tout comme les 102 conseillers de région qui participent à des commissions et aux travaux des régions.

Après la démission, que nous regrettons, des 70 conseillers de région au début de juillet, nous avons appelé les adhérents qui souhaitent exercer avec le plus grand sérieux des responsabilités dans la coopérative à se faire connaître. Plusieurs se sont déjà manifestés et cela va se mettre en place très prochainement.

Propos recueillis par Isabelle Escoffier

(1) Ces trois agriculteurs font partie des 70 élus sur 172, qui ont présenté leur démission à la coopérative le 9 juillet dernier. Ils étaient tous trois, membres du conseil de surveillance de la coopérative sucrière, et président d’une région.