Dans un communiqué de presse du 20 juillet 2018, Agritel (1) estime que la récolte de blé est décevante en quantité avec toutefois l’avantage d’une qualité en majorité excellente qui favorisera la mise sur le marché.
« Agritel estime la récolte de blé tendre française à 34,17 millions de tonnes (Mt), en retrait de 6,5 % par rapport à 2017. Celle-ci, d’une exceptionnelle précocité, déçoit dans l’ensemble puisque c’est la troisième plus faible de la dernière décennie en quantité », annonce Michel Portier, directeur général d’Agritel.
Dans la moitié ouest
Le rendement moyen national s’élève à 69,17 quintaux par hectare, en retrait de 6,7 % par rapport à la moyenne olympique 5 ans. La surface emblavée, au plus bas depuis 6 ans, atteint 4,94 Mha et amplifie l’impact de la chute de rendement. Elle est la conséquence d’un excès de précipitations tout au long de l’hiver mais également au printemps.
« Ce sont les terres dites superficielles qui s’en sortent le mieux cette année avec leur facilité à drainer les excédents d’eau tandis que les terres les plus profondes habituées aux meilleurs rendements sont pénalisées », précise Michel Portier.
Aucune région ne tire réellement son épingle du jeu. « Le décrochage est très fort sur toute la façade atlantique. La Bretagne et les Pays de la Loire accusent une nette baisse de rendement. Mais celle-ci est encore plus sévère en Aquitaine et dans le Midi-Pyrénées où la situation est très compliquée avec près de 20 % de chute de rendement », ajoute Michel Portier.
Une qualité en majorité excellente
Les conditions particulièrement chaudes et sèches de la fin de cycle ont permis d’atteindre sur une large partie du territoire de très hauts niveaux qualitatifs. « Les poids spécifiques sont très élevés tandis que le cap des 12 % de protéines sera probablement de nouveau dépassé cette année », détaille Michel Portier.
Seuls le sud-ouest et le sud-est de la France dénotent puisque les orages à répétition connus ces derniers mois ont vraiment dégradé la qualité, même si cela reste marginal à l’échelle nationale.
« La qualité de la récolte de 2018 permettra sans aucun doute à la France d’avoir une offre attractive pour les acheteurs internationaux et européens, et ce d’autant plus que les volumes à commercialiser sont réduits chez nos compétiteurs », déclare Michel Portier.
(1) Agritel s’appuie sur les résultats d’une enquête réalisée du 18 au 20 juillet 2018 auprès d’un large panel constitué des opérateurs de la filière pour établir l’estimation de la récolte française de blé tendre en 2018.