« Comme l’an dernier, les stress hydriques subis après la floraison ont impacté les teneurs en huile et en protéines du tournesol », indique Terres Univia (interprofession des huiles et protéines végétales) au sujet de la qualité des graines en 2019 (1).

Cependant, malgré la sévérité des épisodes caniculaires et de la sécheresse, la teneur en huile a été moins pénalisée qu’en 2018 avec un gain de 1,2 point d’huile, soit une teneur moyenne de 45,1 % (exprimée aux normes) pour 2019 et une amélioration de la proportion d’échantillons satisfaisant la norme de commercialisation de 44 % d’huile (75,7 % en 2019 contre 51,3 % en 2018).

En effet, lorsque le tournesol subit un stress hydrique avant la floraison, cela lui permet de déclencher des mécanismes physiologiques d’adaptation à la sécheresse afin de mieux la tolérer. « Il se peut donc que l’épisode caniculaire de la fin de juin ait permis au tournesol de s’endurcir, limitant ainsi l’impact du stress hydrique post-floraison sur la biosynthèse de l’huile, ce qui expliquerait la différence de performances entre 2018 et 2019, deux étés comptant parmi les plus chauds avec 2003 », considère Terres Univia.

Une teneur en acide oléique élevée

La teneur en protéines moyenne s’élève à 17,5 % de la matière sèche et à 31,8 % de la matière sèche délipidée, ce qui est inférieur à la moyenne quinquennale (32,4 % MS délipidée). Pour la troisième année consécutive, l’acidité oléique moyenne est particulièrement faible avec un taux moyen de 0,4 % et donc bien en deçà de la norme de 2 %. « Cela s’explique par les conditions séchantes à la récolte », ajoute l’interprofession.

La teneur en acide oléique s’élève à 88,2 %, plus haute valeur constatée sur les dix dernières années, sans doute en lien avec les températures très élevées de l’été sur l’ensemble de la France qui ont favorisé l’activité de désaturation des acides gras lors de la biosynthèse de l’huile. De plus, avec 89 % des échantillons qui ont une teneur en acide oléique supérieure à 85 %, la variabilité observée est plus faible que les années antérieures. « C’est tout à fait satisfaisant pour les triturateurs de graines qui bénéficieront de lots plus homogènes en entrée d’usine et pour les débouchées de l’huile visés plus en aval », estime Terres Univia.

Déclinaisons régionales

Si la variabilité de la teneur en huile pour la récolte de 2019 est la plus faible enregistrée au niveau national depuis le début de l’enquête sur la qualité des graines de tournesol (1993), il existe cependant des disparités entre les bassins et notamment entre le bassin du Sud-Ouest (44,4 %) et le bassin Centre-Ouest Atlantique (45,8 %).

Céline Fricotté

(1) L’Observatoire sur la qualité des graines de tournesol collectées en France est piloté par l’interprofession qui en confie la mise en œuvre à Terres Inovia. Au total, 294 échantillons ont pu être exploités.