Dans sa note publiée en juillet 2017, la fondation Concorde revient sur le contexte et les raisons qui ont amené au débat sur le glyphosate en France et en Europe. Pointant du doigt les voix qui se sont élevées en France pour prendre position contre le glyphosate, l’organisme a souhaité évaluer, à travers ce rapport, les conséquences d’une telle décision.

« Avis unanimes » des agences sanitaires

« Les différentes expertises réalisées par les trois principales agences sanitaires françaises et européennes (Efsa, Anses, Echa) ne font paraître aucun risque du glyphosate pour la santé. Les avis sont unanimes : le glyphosate est non cancérogène, son utilisation est sans risque pour la santé publique et sa dégradation rapide lui permet d’avoir peu d’impact sur l’environnement ».

« Pour autant, cette question purement scientifique de l’interdiction de la molécule est contaminée par des polémiques et un contexte idéologique particuliers », souligne la Fondation Concorde, alors que « se développe une vague sans précédent de contestation face aux expérimentations scientifiques ».

Conséquences économiques et environnementales « démesurées »

« Nous évaluons le coût d’une interdiction de cette molécule à 976 millions d’euros (chiffré par Arvalis) pour le seul secteur agricole ». La note rappelle aussi qu’à ce jour, l’interdiction du glyphosate provoquerait une impasse technologique majeure pour les agriculteurs.

Au-delà des coûts financiers, la suppression du glyphosate aurait un impact environnemental non négligeable puisque : une seule application est nécessaire contre plusieurs pour d’autres désherbants tous moins performants, l’alternative du désherbage mécanique est coûteuse en énergie et en émission de CO2, le glyphosate permet de réduire le labour (or le sans-labour limite l’érosion du sol, réduit les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie).

Finalement, au coût général de 976 M€, s’ajouteraient des problèmes de tassement des sols liés à l’augmentation du nombre de passages, d’érosion, de bilan carbone, de charge de travail pour l’agriculteur et de perte de compétitivité.

Face à cette situation, la Fondation Concorde préconise de mieux maîtriser la logique de surprotection, de redonner sa place à la science, et de promouvoir dans l’immédiat un encadrement des usages plutôt qu’une interdiction.

M.S.

Selon l’étude, sur les 60 000 tonnes de produits phytosanitaires utilisés en 2016 en France, 9 000 tonnes étaient du glyphosate (dont 8 000 par le secteur agricole).