En 2017, avec plus 80 millions de tonnes de blé, les agriculteurs russes ont battu un record vieux de 40 ans. L’exploit ne devrait pas se renouveler cette année, comme le prévoyaient déjà les céréaliers du pays en novembre. Dans son dernier rapport, le Centre de recherche de la Commission européenne (JRC) estime que le rendement en blé d’hiver devrait se situer 10 % en dessous de celui de l’année dernière.

Des champs grillés au sud

Depuis le début d’avril, les températures dans le Caucase sont élevées et les pluies, rares. Pour les cultures d’hiver, ces conditions ont affecté tant la floraison que le remplissage des grains.

Le JRC estime que le rendement devrait atteindre 3,4 t/ha dans la région, en baisse par rapport à la moyenne des cinq dernières années estimée à 3,77 t/ha. Les échos des premiers champs récoltés vers Rostov-sur-le-Don et Stavropol semblent confirmer ces chiffres, avec des rendements entre 3,2 et 3,5 t/ha.

Les cultures de printemps devraient elles aussi souffrir de ces conditions. Si quelques averses sont prévues dans les prochaines semaines, elles devront être particulièrement abondantes pour rattraper les dégâts dans les parcelles.

… Et en retard partout ailleurs

À l’exception de la région de Saint-Pétersbourg, la situation dans le reste du pays n’est pas non plus brillante. Les cultures de printemps accusent un retard d’une ou deux semaines dans le bassin de la Volga, et jusqu’à quatre semaines dans les régions de l’Oural ou en Sibérie. Au contraire de leurs collègues du Caucase, les exploitants subissent des conditions froides ou humides qui ralentissent le développement de la végétation.

Dans les régions les plus septentrionales, ce retard peut être fatal s’il se confirme. Les épis doivent être mûrs dès le début de l’automne afin d’être récoltés avant l’arrivée de la neige.

Ivan Logvenoff