La question épineuse de l’huile de palme a réuni producteurs, consommateurs, négociants, industriels et ONG ce 26 juin à Paris. Organisée par la RSPO (la table-ronde sur l’huile de palme durable), cette rencontre a été l’occasion de revenir sur une analyse publiée récemment par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Autres oléagineux : 4 à 5 fois plus de surface

Pour Eric Meijaard, principal auteur de l’étude, « interdire totalement l’huile de palme ne ferait que déplacer le problème », en dynamisant la culture d’autres oléagineux (soja, colza, tournesol) dans d’autres zones du globe. « Ces cultures requièrent quatre ou cinq fois plus de terres que l’huile de palme pour la même production », a-t-il souligné. L’UICN estime que le boycott de l’huile de palme pourrait avoir comme conséquence de déplacer les dommages vers des écosystèmes comme les forêts tropicales d’Amérique du Sud ou la savane.

La RSPO propose un cahier des charges de durabilité de production, avec plusieurs niveaux d’engagement. Pour Éric Meijaard, « cette certification n’est pas assez bonne, mais elle reste la meilleure à ce jour ». Un certain nombre d’ONG estime que qu’elle n’a aucun impact sur la déforestation en Malaisie et en Indonésie, principales zones de production. Une mise à jour des critères de durabilité est en cours, et devrait aboutir d’ici à novembre. « Il y aura un pas en avant », a déclaré Dutuk Darrel Webber, P-DG de la RSPO, sans pouvoir donner davantage de détails.

H.P.