La FNSEA a annoncé qu’un mouvement de blocage devait démarrer le 10 juin face aux « incohérences » soulevées par le projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation, qui vient d’être adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. « Certes, ce projet instaure un nouveau code de la route plus favorable à une négociation des prix qui tienne compte des coûts de production des agriculteurs », souligne l’organisation dans un communiqué. « Mais avant même qu’un début de traduction concrète soit perceptible par les paysans, de nouvelles charges sont déjà annoncées et plusieurs signaux sont émis d’une concurrence toujours déséquilibrée avec des produits importés », a-t-elle déploré.

Investissement de Total dans les bioraffineries

« Non content d’en avoir dans le Nutella, maintenant ce sont 400 000 tonnes d’huile de palme qui vont venir dans les raffineries, donc dans nos voitures », a indiqué pour sa part Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, à l’Union de Reims, dénonçant « une attitude incohérente du gouvernement ».

Le groupe pétrolier français Total a été récemment autorisé par l’État à exploiter une bioraffinerie à La Mède (Bouches-du-Rhône), fonctionnant à l’huile de palme, à la place de sa raffinerie et de sauver ainsi 450 emplois. Le groupe a investi 275 millions d’euros pour y installer cette bioraffinerie qui utilisera 50 % d’huile de palme, soit « au plus 300 000 tonnes par an », selon Total.

« L’avenir n’appartient pas à l’huile de palme »

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que j’ai autorisé la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) à rouvrir. L’avenir n’appartient pas à l’huile de palme », a cependant indiqué jeudi le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, interrogé sur Europe 1.

Les députés européens ont voté en janvier la suppression progressive de l’huile de palme dans les biocarburants d’ici à 2021, une huile dont la production en Malaisie et en Indonésie génère une déforestation menaçant les espèces et affectant les populations locales. Mais ce vote n’est pas contraignant et doit faire l’objet d’une négociation avec le Conseil européen et la Commission.

Avec l’AFP