Les estimations d’exportation de blé tendre français vers les pays tiers ont été revues à la hausse par FranceAgriMer, à 12 millions de tonnes (Mt), contre 11,7 Mt le mois dernier. « Nous avons de manière générale une position de prudence. Certains opérateurs vont jusqu’à 13 Mt », note Marc Zribi, responsable de l’unité des grains et du sucre de l’organisme. Sur les destinations européennes, les prévisions s’établissent à 8,44 Mt, contre 8,36 Mt en octobre.
La campagne est dynamique : au 5 novembre, la France a par exemple exporté 420 000 t vers l’Égypte, très active aux achats. L’augmentation des ventes vers Cuba semble se confirmer cette année. FranceAgriMer note également une « bonne surprise » de la Chine (un peu moins de 300 000 t), et un retard vers l’Algérie. Ce dernier s’explique par le fait que, faisant suite à une bonne récolte, le pays n’a pas fait d’appel d’offres au mois d’octobre. Les envois français vers ce pays s’en trouvent logiquement affectés, mais FranceAgriMer s’attend à un rattrapage en cours de campagne.
Facteurs de compétitivité
« Il y a une très forte compétitivité des blés français, y compris face aux origines mer Noire, indique Marc Zribi. C’est aujourd’hui le blé le moins cher du marché, à 196 $/t FOB Rouen. » Le coût du fret est actuellement un avantage pour les blés tricolores, créant parfois un écart de 1, voire 2 dollars la tonne sur le prix final. « Nous bénéficions également de l’appréciation des monnaies ukrainienne et russe », explique-t-il. La Russie souffre par ailleurs d’une logistique comprimée, et de prix intérieurs élevés qui limitent, pour l’heure, les exportations. Le pays devrait tout de même exporter 18 Mt d’ici à juin 2020.
Une société saoudienne d’investissement spécialisée dans l’agriculture devrait investir sur un terminal d’exportation céréalier dans la zone de la mer Noire. Cela témoigne du rapprochement des deux pays sur le plan commercial, tout comme l’ouverture du cahier des charges saoudien au blé tendre d’origine mer Noire. L’impact de celui-ci sur les exportations françaises est encore incertain.
La Chine aux achats d’orge
En orge, la campagne d’exportation française est également dynamique, notamment vers la Chine (840 000 t au 1er novembre). L’empire du Milieu doit compenser une baisse des volumes disponibles en Australie (2,5 Mt en 2018-2019 contre 5,7 Mt en 2017-2018), à la suite d’un conflit commercial opposant les deux pays.
En Arabie Saoudite, les essais d’utilisation de maïs en alimentation animale ne seraient pas convaincants. « Cela pourrait potentiellement stimuler la demande en orges », estime Marc Zribi. Il note également une forte compétitivité des orges brassicoles françaises sur le nord communautaire.