C’était la sixième édition de la marche mondiale contre Monsanto organisée de Paris à Bordeaux en passant par Lyon, à l’appel d’associations environnementales. À Paris, quelque 150 manifestants se sont donné rendez-vous sur la place de la République, certains portant des ailes ou des masques d’abeilles. Gwenaël, un Parisien de 48 ans, arborait un masque à gaz.
« Moins de poison dans nos assiettes »
« Je fais régulièrement des marches pour la planète, pour demander moins de poison dans nos assiettes et un peu plus d’humilité de notre espèce », explique-t-il. Anne-Sophie, 30 ans, membre du groupe local de Greenpeace Paris, est venue protester contre « les OGM et les pesticides qui nous polluent la vie tous les jours, avec les effets que l’on connaît sur la santé ».
« Ce n’est pas seulement une mobilisation contre Monsanto, mais aussi contre Syngenta, BASF, Bayer, toutes les grosses multinationales qui polluent les sols et les cours d’eau. Elles font un lobbying agressif, et elles mettent la pression d’un point de vue législatif », détaille Emmanuelle Bramban, membre du mouvement « Idle no more France ».
140 personnes à Lyon
À Lyon, la marche a réuni 140 personnes environ, selon la préfecture, et près de 300 à Bordeaux. « L’agroécologie, respect de la vie ! Monsanto-Bayer saccage la terre ! », scandaient les manifestants. Dans le cortège, des banderoles et drapeaux d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), Attac, la Confédération paysanne et des membres de collectifs anti-phytos.
« Je défends un autre modèle de production qui fait moins mal à la nature et moins mal à la santé et aux agriculteurs », lance Pierre Nachet, étudiant de Sciences Po de 23 ans. « L’environnement est toujours relégué après d’autres priorités, comme l’économie, l’emploi… Nous dénonçons un mode de production néfaste », renchérit Laure Gosselin, étudiante à Sciences Po, 21 ans.
En concurrence avec un mariage princier
« Il y a de l’abus à nous faire manger n’importe quoi et nous faire ensuite absorber des médicaments pour nous soigner, dénonce Laurence, 51 ans. C’est la boucle infernale. » À Paris, les manifestants étaient moins nombreux qu’espéré. « Nous sommes en concurrence avec de nombreux événements », s’amuse Emmanuelle Bramban, évoquant le mariage princier au Royaume-Uni.
De son côté, Monsanto a fait savoir dans un communiqué qu’il se tenait prêt à avoir un « dialogue ouvert sur l’agriculture moderne ». « À travers l’innovation […], nous développons de nouveaux outils pour aider les agriculteurs du monde à faire pousser de la nourriture en utilisant moins de ressources naturelles », a souligné le groupe.