Alors que le 25 mai prochain, la Commission européenne soumettra aux États membres une proposition de réapprobation du cuivre pour 2019, le réseau Fnab indique qu’il ne comprendrait pas que le gouvernement français soutienne une réduction des usages du cuivre.

Or, une nouvelle baisse des doses autorisées doit être débattue et le gouvernement français doit annoncer d’ici à quelques jours la position qu’il défendra auprès de la Commission.

« En 40 ans, les viticulteurs et viticultrices bio ont divisé par 5 les doses de cuivre utilisées sans visibilité sur l’avenir de ce produit, ni débat réel sur les impacts », estime Jacques Carroget, viticulteur dans les Pays de la Loire et secrétaire national pour viticulture au sein du réseau de la Fnab.

« Nous avons proposé la mise en place d’un réseau de surveillance participatif et citoyen pour analyser les impacts des usages actuels du cuivre sur l’environnement. On nous répond que toutes les données sont là. C’est un dialogue de sourd », ajoute encore Sylvie Dulong, viticultrice bio en Nouvelle-Aquitaine et secrétaire nationale pour la viticulture au sein du réseau de la Fnab.

Réévaluation de la méthodologie demandée

« Les paysans et paysannes bio demandent depuis plusieurs années une réévaluation de la méthodologie sur laquelle s’appuie l’agence de santé européenne (Efsa) pour analyser l’impact environnemental du cuivre, insiste la Fnab. La méthodologie actuelle a été conçue pour les produits issus de la chimie de synthèse, pas pour les éléments minéraux métalliques. »

Ainsi, la Fédération nationale d’agriculture biologique a publié les retours de l’agence de santé allemande sur le rapport préliminaire de l’Efsa qui pointe cette incohérence méthodologique.

« Le gouvernement français doit être cohérent dans sa démarche environnementale et soutenir l’agriculture biologique comme la meilleure alternative aux produits chimiques de synthèse », ajoute le communiqué.

Le 25 avril dernier, le gouvernement rendait en effet public son « plan d’actions pour réduire la dépendance de l’agriculture aux produits phytopharmaceutiques ». Parmi les priorités figurent l’interdiction des substances les plus dangereuses et le développement des alternatives, au premier rang desquelles l’agriculture biologique.

« Nous demandons qu’une étude de toxicité comparée soit entreprise entre le cuivre et les produits qu’il vient remplacer lors de la conversion en agriculture biologique », fait savoir Sylvie Dulong.

« La protection de l’environnement est la clé de voûte de nos métiers, réduire au maximum la dépendance à toute forme d’intrants, même naturels, est notre leitmotiv. La seule bonne façon de baisser les usages du cuivre, c’est d’accompagner les producteurs et productrices dans l’amélioration des pratiques et d’investir dans la recherche avant de durcir la réglementation », conclut Jacques Carroget.