Des chercheurs de l’Inra, du CNRS et du CEA ont cherché à mieux comprendre les causes des pertes de rendements catastrophiques observées en 2016 en France. Ils ont pour cela exploré les relations entre les conditions climatiques et les rendements de culture du blé au fil du temps.
Les résultats montrent que l’excès de précipitations printanières est d’autant plus préjudiciable pour le rendement que les températures de l’automne précédent sont anormalement élevées. C’était le cas pour la campagne de 2015-2016, où l’on a vu des températures étonnamment chaudes à la fin de l’automne (des maximums proches de 11°C en décembre 2015), des précipitations extrêmement élevées (4,4 mm par jour en mai 2016), un rayonnement solaire et une évapotranspiration anormalement bas au printemps.
Des automnes plus doux à l’avenir
Dans le cadre de projections climatiques, les chercheurs anticipent une augmentation des températures automnales à l’horizon de 2050 et cette évolution pourrait rendre les températures très douces de décembre 2015 nettement moins rares, à l’avenir, dans la principale zone française de production de blé. Par contre, aucune tendance ne se dessine clairement pour les précipitations printanières, d’avril à juillet.
« Ces travaux soulignent l’intérêt d’analyser de façon conjointe des observations climatiques et les niveaux de productions agricoles, indique-t-on à l’Inra. Ils mettent en exergue un nouveau type d’impact climatique qui, au-delà de susciter de nouvelles pistes de recherche, pose la question de la vulnérabilité des systèmes de production actuels et futurs face aux extrêmes climatiques. »