En seulement trois ans, le nombre d’hectares de soja en France a triplé, passant de 40 000 à 140 000 ha. La filière connaît un véritable essor et s’est fixée pour ambition d’atteindre les 250 000 ha en 2050. Au-delà des vertus agronomiques qu’elle peut apporter, elle permettrait de sécuriser les revenus des agriculteurs par le développement de la contractualisation.

Porté par la consommation en alimentation humaine

Les habitudes alimentaires changent en Europe, notamment en France : « Les personnes qui suivent un régime flexitariste, c’est-à-dire qui consomment de la viande de manière occasionnelle, seraient présentes dans plus d’un tiers des foyers français », note Sandrine Raffin, fondatrice de LinkUp Factory.

Face à ces modifications de régimes alimentaires, les produits à base de végétaux riches en protéines comme le soja ont la cote. Pour Frédéric Terrisson, directeur du marketing de Nutrition & Nature, les produits « traiteurs » à base de soja connaissent un essor considérable depuis quelques années.

Au-delà de ces tendances, les études montrent que les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux produits « origine France », gage de qualité, de traçabilité et de transparence. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’interprofession Terres Univia a fait le choix de créer une charte qualité qui repose sur :

  • Une origine France certifiée,
  • Une culture et des produits non OGM,
  • Une traçabilité garantie,
  • Des critères de durabilité.

Communiquer à tous les maillons de la filière

Il reste donc à développer ces outils et à communiquer de manière efficace sur ces aspects. « La communication doit être faite par tous les acteurs de la filière (du producteur au distributeur), de manière à gagner en crédibilité chez les consommateurs », rappelle Jérôme Bedier, de la fondation Carrefour.

Avec une demande croissante en soja non OGM, les industriels se posent la question de l’approvisionnement. Pour le moment, les principaux producteurs sont le Brésil et l’Inde. « Au total, 170 000 tonnes de soja sont nécessaires pour subvenir aux besoins de la grande surface », indique Jérôme Bedier, avant d’ajouter « avec les variations de prix et la spéculation sur les marchés mondiaux, sécuriser un approvisionnement national a beaucoup de sens. » L’idée est donc d’avancer avec les partenaires de l’ensemble de la filière pour renforcer l’organisation de la production de soja français.

M.S.