« Un impact irréversible sur les systèmes de culture » : voici ce que promet le Copa-Cogeca après la journée de réflexion qu’il organisait avec la Fédération agricole polonaise (FBZPR) sur la possible généralisation de l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes comme traitement de semences en Europe.
Une proposition « précipitée »
« La première étape serait d’avoir un dialogue plus approfondi entre les différentes parties afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles dans le système actuel, argumente l’eurodéputé polonais Czeslaw Siekierski. C’est-à-dire continuer à améliorer la qualité des produits phytopharmaceutiques utilisés, de mieux choisir les périodes d’utilisation… »
Le député souligne aussi le besoin de formation des agriculteurs et de soutien aux apiculteurs. « De meilleurs médicaments et des plantes mellifères pourraient être introduites dans les surfaces d’intérêt écologique et dans les zones non cultivées. Nous devons aussi être conscients que l’interdiction des produits phytosanitaires “officiels” conduira à l’émergence d’un marché noir. »
La représentante de la FBZRP a justifié l’organisation de ce débat à Bruxelles comme « un moyen de faire prendre conscience à la Commission des conséquences que sa décision aurait pour le secteur agricole. Elle rendrait non viables les productions de betteraves, pommes de terre, céréales, de fruits et de légumes sans preuve de bénéfice pour la santé des abeilles. »
Des coûts de production en hausse
Président de la section des céréales au Copa-Cogeca, Max Schulman a enfoncé le clou avec une étude reposant sur les données issues de six pays. L’interdiction des néonicotinoïdes comme traitement de semences y aurait entraîné une chute de 10 % des rendements dans la zone où sont cultivés les oléagineux depuis 2013. Ainsi qu’une augmentation des coûts de production et une réduction des revenus des agriculteurs.
« En outre, les agriculteurs doivent traiter davantage leurs champs pour limiter l’impact des attaques d’insectes, poursuit-il. Dans l’ensemble, l’augmentation des coûts de production obligerait les agriculteurs à changer leurs systèmes de culture. Une interdiction s’opposerait également au développement d’une agriculture de précision qui cherche des actions ciblées au bon moment. »