« Le blé français redevient compétitif en intracommunautaire, notamment pour la demande en nutrition animale, aussi bien par rapport aux orges que par rapport au maïs », a déclaré Marc Zribi, chef de l’unité desgrains et du sucre. Les utilisations intérieures pour la fabrication d’aliment du bétail sont en progression de 150 000 tonnes, à 5,6 millions de tonnes. Les exportations de blé vers les pays européens sont en augmentation de 400 000 t, à 8,9 Mt. Cela s’explique par la bonne qualité des récoltes en 2017, ainsi que par une moindre performance observée dans certains pays, notamment l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne et l’Italie. Les exportations d’orge s’améliorent également (+113 000 t, à 3,3 Mt). En revanche, les exportations de blé vers les pays tiers sont en baisse (–200 000 t, à 8,3 Mt).

SNCF et écotaxe préoccupent

« Le conseil a fait part de ses inquiétudes concernant les problématiques de transport actuelles. Les bilans sont sous réserve que les marchandises puissent circuler, ce qui n’est pas tout à fait le cas. Il y a des perturbations qui inquiètent aujourd’hui les vendeurs, mais aussi les ports et les transformateurs », a déclaré Rémi Haquin, président du conseil spécialisé pour la filière céréalière.

Outre la grève perlée de la SNCF, la perspective de mouvements de transporteurs en réaction à la remise en place de l’écotaxe inquiète. Rémi Haquin veut rester optimiste : « Il ressort du conseil spécialisé un espoir assez fort, et d’une possibilité pour la France de continuer à exister sur le marché mondial sur le moyen terme si on s’en donne les moyens. »

La Russie, premier concurrent pour le blé tendre

À l’échelle mondiale, le marché reste dominé par la Russie. En mars, le pays a encore exporté un volume record de plus de 3 Mt de blé tendre. Au 4 avril, elle avait exporté 31 Mt (+41 % par rapport à la campagne précédente). L’USDA du 10 avril révise encore à la hausse sa prévision d’exportation pour 2017-2018 à 38,5 Mt.

FranceAgriMer a également présenté les résultats de leur veille concurrentielle sur le blé tendre 2017, qui cherche à classer la France par rapport à ses principaux concurrents et définir les principales forces et faiblesses de chaque pays. « Alors qu’elle était absente du top 5 deux ans auparavant, la Russie a pris la tête du classement, principalement grâce à son fort potentiel de production », a déclaré Ludovic Pâris, délégué de FranceAgriMer pour les filières grandes cultures. La France la talonne, suivie de l’Australie, de l’Allemagne et des États-Unis. Cette étude est basée sur des données harmonisées de 2015-2016, et évalue six grands axes : le potentiel de production, les facteurs agroclimatiques, le potentiel pour conquérir les marchés, le portefeuille des marchés et équilibre des flux, le soutien à la production et l’environnement macroéconomique.

H.P.