Le préfet Bernard Schmeltz, mis en cause par le parti nationaliste du dirigeant corse Gilles Simeoni, a affirmé dans un communiqué que les services de l’État étaient « pleinement mobilisés depuis 2014, afin d’enrayer la progression de la bactérie Xylella fastidiosa dans le respect du droit européen ».
Un arrêté pris depuis 2015
Il a rappelé qu’il avait pris en avril 2015 – avant les premières détections en Corse – « un arrêté permettant le contrôle de l’entrée en Corse des végétaux sensibles à la maladie quelle qu’en soit l’origine, allant ainsi au maximum de ce que permet le droit européen ».
Pour l’heure, seule la sous-espèce « multiplex » a été officiellement détectée dans l’île, rappelle-t-il. C’est une autre sous-espèce, la « pauca », qui a décimé des milliers d’oliviers dans les Pouilles, en Italie.
Des missions ministérielles présentes sur place
M. Schmeltz précise qu’une mission interministérielle est venue en Corse au début de mars et « sera de nouveau présente la semaine prochaine » pour « analyser les moyens pour prévenir l’introduction de nouvelles souches ». Une autre mission d’experts du ministère de l’Agriculture est « actuellement en Corse pour identifier toutes les causes possibles du dépérissement de certains végétaux ».
Vendredi, Femu a Corsica (Faisons la Corse) avait affirmé dans un communiqué que « malgré les alertes répétées », « l’État s’est refusé à prendre les décisions qui auraient pu protéger notre île d’un désastre annoncé ».
La bactérie Xylella fastidiosa a été signalée pour la première fois en Corse en juillet 2015. Au total, 25 foyers avaient déjà été détectés dans la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et 350 en Corse, mais aucun sur des oliviers jusqu’à présent.
La souche sur olivier pas encore identifiée
C’est le syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de Corse (Sidoc) qui, contestant les analyses négatives du laboratoire national de référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), a sollicité l’Inra d’Angers pour mener de nouvelles expertises. Ces analyses ont notamment révélé la présence de la maladie sur des oliviers et des chênes verts mais la sous-espèce n’est pas encore connue. La préfecture a annoncé refaire des analyses pour tous les échantillons revenus positifs.
Aucun remède ne permet actuellement de guérir les végétaux malades en plein champ. Elle peut potentiellement toucher 359 espèces végétales, selon la sous-espèce détectée (multiplex, pauca, fastidiosa, sandyi, morus, tashke).