Depuis les années 2000, l’Ukraine bat régulièrement ses records de production en céréales et oléagineux. En 2016, le pays a produit plus de 66 millions de tonnes (Mt) de céréales et 14 Mt de graines oléagineuses et a exporté plus de 44 Mt de céréales. Des résultats qui pourraient doubler au cours de la prochaine décennie. « Le potentiel réaliste atteignable dans les dix prochaines années est estimé à plus de 100 Mt de céréales, dont 80 destinées aux marchés étrangers », indique le Centre d’études et de prospective (CEP) dans une note publiée le 28 mars.
Le pays possède en effet un fort potentiel de développement, avec 42 millions d’hectares de terres arables, dont 30 % de terres noires particulièrement fertiles, les tchernozioms, qui s’étendent dans d’immenses plaines facilement mécanisables, détaille le CEP. Malgré la faible utilisation d’intrants et des coûts de production réduits au strict minimum, la qualité des terres permet des rendements de plusieurs tonnes à l’hectare. Selon une étude de l’OCDE datée de 2015, ceux-ci ne seraient qu’à 40 % de leur potentiel.
Ouverture internationale
Depuis le 1er janvier 2016, des accords de libre-échange entre l’Ukraine et l’Union européenne s’appliquent progressivement. « Dans le domaine agricole, des contingents limités d’exportation à droits de douane nuls ont été établis », indique le CEP. Alors que le pays a perdu ses débouchés vers la Russie, il cherche à développer ses ventes sur le marché communautaire. Il consolide par ailleurs ses positions commerciales avec les marchés du Proche-Orient et de l’Asie.
Revers de la médaille : la surexploitation des terres à des fins économiques de court terme. Selon la FAO, 70 % des terres ukrainiennes seraient déjà sévèrement dégradées. « Le potentiel agricole exceptionnel de l’Ukraine dépend en grande partie de son capital naturel et de la gestion durable de ce dernier », note le CEP.