En application de la loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages », l’interdiction de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques ou semences traitées à base d’une ou des substances actives de la famille des néonicotinoïdes est prévue dès le 1er septembre 2018.
Des dérogations pourront être accordées jusqu’au 1er juillet 2020, sur la base d’un bilan établi par l’Anses qui compare les bénéfices et les risques liés aux usages des produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes autorisés en France avec ceux liés aux usages de produits de substitution ou aux méthodes alternatives disponibles.
L’Anses a donc engagé des travaux visant à évaluer des alternatives chimiques et non chimiques à l’usage de préparations phytopharmaceutiques à base de néonicotinoïdes, dont le rapport final sera publié au deuxième trimestre de 2018.
Pour répondre à cette question, l’agence a d’abord élaboré une méthodologie d’identification et de cotation des alternatives aux usages des néonicotinoïdes, publiée dans un premier rapport en mars 2017. La grille d’analyse retenue permet de comparer de manière cohérente et systématique les méthodes de lutte alternatives – chimiques et non chimiques –, pour chacun des usages des néonicotinoïdes, sur la base de quatre critères : l’efficacité, l’opérationnalité, la durabilité et la praticité de chaque méthode considérée.
Dans le second rapport d’étape publié ce jour, les alternatives aux usages sur vigne, betterave industrielle et fourragère, céréales à paille, maïs et laitue ont été identifiées et des indicateurs de risques leur ont été appliqués. « Ces éléments seront intégrés dans un rapport final qui concernera l’ensemble des usages phytopharmaceutiques des néonicotinoïdes, ainsi qu’une actualisation des alternatives identifiées pour chaque usage », informe l’Anses.
Pas d’effets nocifs sur la santé humaine
L’Anses a aussi présenté ce lundi 5 mars les conclusions de ses travaux d’expertise sur l’impact de cette famille d’insecticides sur la santé humaine (avis de l’Anses relatif à « l’impact sur la santé humaine des substances néonicotinoïdes autorisées dans les produits phytopharmaceutiques et les produits biocides »).
Concernant l’impact des néonicotinoïdes sur la santé humaine, l’expertise réalisée à la demande des ministres chargés de la Santé et de l’Environnement ne met pas en évidence d’effet nocif, pour des usages respectant les conditions d’emploi fixées par les autorisations de mise sur le marché.
Toutefois, s’agissant du thiaclopride, compte tenu des caractéristiques de danger de la substance et de l’accroissement important de son utilisation, l’agence recommande de réduire au maximum ses usages.