« En 2011, sur certaines parcelles que je venais de convertir au bio, il y avait 75 % de chardons. Après deux ans de luzerne, que je fauchais régulièrement, j’ai retrouvé une parcelle propre. Son pouvoir racinaire très fort concurrence celui du chardon. Je pratique la même logique avec du trèfle violet en cas d’infestation de vulpins ou de rumex, mais dans ce cas, un an suffit. Je ne m’occupe pas du stade de la luzerne ou du trèfle, mais uniquement de celui des adventices. Avant qu’elles ne montent à graine, je passe le broyeur. Parfois, je peux passer à trois semaines d’intervalle, mais en général, un passage à l’automne et un ou deux au printemps suffisent à nettoyer la parcelle. Je n’exporte donc pas le foin et ne valorise pas directement cette culture. Mais il ne faut pas avoir peur d’installer une culture moins rentable si elle nettoie. Ses effets se voient sur le long terme, à l’échelle de la rotation. Au final, mon champ est propre, les éléments fertilisants ont été absorbés et seront disponibles pour la culture suivante. Après la luzerne, je sème un colza qui capte 90 unités d’azote à l’automne. Cette année, j’ai récolté 32 q/ha, en ne faisant que deux binages. Après colza, une céréale profite encore de l’apport azoté de la luzerne. »