Dans son dernier bilan paru le 16 janvier 2018 sur l’état des nappes en France, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) note au 1er janvier 2018 que près des deux tiers des nappes (64 %) affiche un niveau modérément bas à très bas. Pour lui, cette situation traduit l’absence d’incidence notable des premières pluies automnales qui sont très attendues pour assurer la recharge des aquifères.
+ 30 % de pluie en décembre
Le mois de décembre 2017 a été marqué par une pluviométrie excédentaire de près de 30 %. La pluviométrie a été excédentaire principalement sur la moitié nord de la France ainsi que sur la majeure partie de la Corse et les Alpes. À l’inverse, un déficit s’étend du golfe du Lion à la quasi-totalité du Languedoc-Roussillon, au sud de l’Ardèche et au delta du Rhône.
Début de recharge timide
Les pluies des derniers mois de 2017 ne constituent qu’un premier épisode de recharge timide dont les effets sont peu marqués. Il semble malgré tout que la période de bascule entre basses eaux et reprise de la recharge soit enfin passée.
Au 1er janvier 2018, le nombre de points en baisse (12 %) a tout de même fortement diminué par rapport à octobre 2017 (il était de 49 %) et le nombre de points en hausse (63 %) traduit la période de la recharge hivernale attendue.
Sur l’ensemble du territoire, les niveaux des nappes se situent autour de la moyenne, voire plus hauts pour un tiers environ des points suivis (36 %), ils sont modérément bas à très bas pour les 64 % restants.
Les premiers effets de la nouvelle période de recharge hivernale (octobre 2017 à avril 2018) commencent seulement à se faire sentir, timidement. Pour l’instant, l’effet des premières pluies d’automne sur les nappes reste faible. On peut espérer que les précipitations des premiers mois de 2018 amélioreront la situation.
Certaines nappes autour de la moyenne, voire plus hautes…
Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables en cette période, avec des niveaux autour de la moyenne, voire plus haut, on peut citer :
- La nappe des calcaires de Beauce dont les niveaux sont assez stables et se maintiennent autour de la moyenne ;
- La nappe des calcaires jurassiques du Bessin dont les niveaux sont désormais largement orientés à la hausse et qui présentent des valeurs supérieures à la moyenne ;
- La nappe des calcaires de Lorraine dont les niveaux présentent, avec trois mois consécutifs de pluies, une tendance à la hausse et des valeurs supérieures aux moyennes d’un mois de décembre ;
- La nappe alluviale de la plaine d’Alsace au nord de Colmar dont les niveaux sont en hausse assez marquée et généralisée. Les pluies des derniers mois ont permis de combler les déficits et les niveaux sont ainsi conformes aux normales de saison, voire au-dessus de celles-ci.
… d’autres basses, voire très basses
De nombreux secteurs présentent des situations moins favorables, avec des niveaux bas, voire très bas par rapport aux moyennes :
- Les aquifères de la Région Paca qui présentent des niveaux plus bas que la moyenne à cause d’une recharge hivernale très déficitaire pour l’instant. Les niveaux sont globalement assez stables avec certains orientés à la hausse ;
- La nappe des calcaires du sud de la Vendée qui présente des niveaux très bas. Des épisodes pluvieux récents semblent certes inverser la tendance avec une dynamique ascendante des niveaux plutôt favorable mais cette évolution favorable doit encore être confirmée ;
- Les aquifères de la vallée du Rhône, tout particulièrement en aval de Lyon, qui présentent des niveaux encore globalement orientés à la baisse et qui, dans leur grande majorité, sont bas, voire très bas, en conséquence de pluies déficitaires ;
- Les aquifères karstiques et littoraux du Languedoc dont tous les niveaux sont globalement bas et qui n’ont pas encore bénéficié d’épisodes cévenols significatifs, généralement observés à l’automne.