Cette mesure résulte de l’abrogation d’un accord passé entre les deux pays en 2013, qui suspendait une enquête sur du dumping présumé sur les tomates mexicaines, a expliqué le département américain du Commerce dans un communiqué, le 7 mai 2019. Cette investigation avait été lancée en 1996, a-t-il ajouté. Mais un compromis avait alors été trouvé.
Des droits antidumping
« Le département du Commerce demeure engagé à s’assurer que les industriels américains sont protégés contre des pratiques commerciales injustes », a déclaré le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, cité dans le communiqué.
« Nous restons optimistes sur le fait qu’il y aura une solution négociée », a-t-il toutefois tempéré. En attendant de trouver un éventuel nouvel accord, les États-Unis vont collecter des droits antidumping de 17,5 %.
Le Mexique déçu et inquiet
« De nombreux producteurs de petite taille ou de taille moyenne ne pourront pas supporter ces coûts importants », a déploré le ministère de l’économie mexicain dans un communiqué, soulignant sa « déception et inquiétude ».
De son côté, la fédération mexicaine des producteurs de tomates a assuré qu’il n’y avait pas de dumping. Le président américain Donald Trump avait indiqué en mars que les deux parties avaient échoué à s’accorder sur ce dossier.
Deux milliards de dollars dans la balance
Chaque année, le Mexique exporte pour environ deux milliards de dollars de tomates vers les États-Unis. Le consommateur pourrait subir de son côté une hausse des prix, a indiqué à l’AFP le vice-président de la Fédération Manuel Antonio.
Ce regain de tension intervient alors que Washington, Mexico et Ottawa n’ont toujours pas ratifié leur accord de libre-échange (AEUMC). Aux États-Unis, la ratification se heurte à l’opposition de certains républicains qui exigent la levée de droits de douane sur l’acier et l’aluminium comme préalable à tout feu vert.
Le président mexicain, Andres Manuel López Obrador, avait appelé le 30 avril les États-Unis à ratifier le texte après l’approbation par le Mexique d’une réforme du travail exigée par ses partenaires.
Cet accord doit remplacer l’Alena en vigueur depuis 1994 qui a conduit de nombreuses sociétés américaines à délocaliser leur production vers le Mexique où la main-d’œuvre est moins chère.