À l’occasion du congrès du chanvre, dont la première journée s’est tenue le 30 mai 2022 à Paris, Stéphane Borderieux, président de la FNPC (1) a souligné la nécessité d’améliorer la marge des producteurs pour assurer un maintien voire une augmentation des surfaces en France.

 

« Les crises successives de ces dernières années, Covid et maintenant guerre en Ukraine, bouleversent les marchés. La filière du chanvre est sérieusement impactée car nous ne pouvons pas suivre la valeur des produits alimentaires », signale le président. Depuis 2021, avec la hausse des engrais et du matériel, la culture de chanvre est de moins en moins rentable pour les producteurs, d’où la crainte qu’ils s’éloignent de la culture », ajoute-t-il.

« L’or vert du futur »

Or le chanvre présente plusieurs avantages, notamment environnementaux avec ses besoins limités en produits phyto et sa capacité à stocker du carbone (autour de 15 t CO2/ha). Dans l’objectif d’une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre, « le chanvre a un rôle gigantisme à jouer », affirme le directeur scientifique de l’Inrae (2) Christian Huyghe, invité à cette journée.

 

Pour que le chanvre soit « l’or vert du futur », selon l’expression de Stéphane Borderieux, « il n’y a qu’un pas ». Ce dernier espère voir à l’avenir une surface de 100 000 ha en France, contre 20 000 ha aujourd’hui. Mais plusieurs enjeux sont d’abord à lever :

  • Augmenter le prix des matières pour mieux rémunérer les producteurs ;
  • Minimiser les charges, notamment dans le matériel : « Il faut pour cela l’implication des constructeurs pour innover », précise le président ;
  • Être en capacité de stocker et avoir des contrats pluriannuels pour être moins dépendant des aléas économiques ;
  • Reconnaître le stockage de carbone dans le produit fini (automobile, bâtiment…) et rémunérer les producteurs pour ce service rendu ;
  • Accompagner la génétique et la recherche et développement, avec davantage de pouvoirs financiers.

(1) Fédération nationale des producteurs de chanvre.

(2) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.