Dans son bulletin du 22 mai 2017, l’observatoire Mars des ressources agricoles de la Commission européenne revient sur les conditions météorologiques de la période allant du 1er avril au 15 mai 2017.
Les prévisions de rendement ont été revues à la baisse (- 2 à 3 % selon les cultures) du fait de la persistance des conditions météorologiques déjà enregistrées le mois dernier. Le manque de pluie et/ou les températures fraîches ont limité la croissance végétative des cultures.
Le bilan des conditions du mois passé fait aussi état de conditions plus chaudes (et sèches) que d’habitude au Maroc, en Algérie, en Tunisie et sur la péninsule ibérique, à l’origine d’un cumul de somme de températures élevé (en rouge sur la carte : + 100 à 150 °C jours excédentaires par rapport à la normale).
Somme des températures sur la période allant du 1er avril au 15 mai 2017.
Les rendements affectés par le manque de pluie en Europe de l’Ouest
Le manque de pluies persistant en Espagne, France, Belgique et au Luxembourg (voire du nombre de jours de pluie significative ci-dessous) a pénalisé les rendements. En Espagne, les estimations de rendement sont abaissées de 19 % à 2,85 t/ha pour le blé et de 30 % à 2,54 t/ha pour l’orge. La péninsule ibérique, qui comprend une des plus grandes zones productrice d’orge en Europe, n’attend pas de pluie dans les jours qui viennent.
L’observatoire européen des ressources agricoles estime qu’en France, les faibles humidités du sol, couplées à un l’épisode de froid de la seconde partie du mois d’avril, ont affecté le rendement des orges d’hiver et du blé tendre. Les prévisions de rendements sont désormais à 5,76 t/ha pour l’orge d’hiver et 6,77 t/ha pour le blé tendre , contre 6,56 t/ha et 7,07 t/ha de moyenne quinquennale, respectivement.
Nombre de jours sans pluie significative (supérieure à 5 mm) entre le 1er avril et le 15 mai 2017.
En Europe, les prévisions chutent à 5,91 t/ha pour le blé tendre (contre 6,05 t/ha le mois dernier), et à 4,76 t/ha pour l’orge (contre 4,90 t/ha en avril). Pour cette dernière céréale, les prévisions sont donc désormais sous la barre de la moyenne quinquennale (4,83 t/ha).
Dans une moindre mesure, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Irlande sont aussi touchées par un déficit pluviométrique, mais sans que les prévisions de rendements n’en soient modifiées.
Le colza touché par le froid
Dans de grandes parties de l’Europe de l’ouest, du nord et en Europe centrale, des conditions froides ont été enregistrées pendant le mois d’avril et le début du mois de mai. La floraison du colza en a été affectée, notamment en Allemagne, Europe centrale (République Tchèque, Slovaquie, Autriche, Hongrie, Slovénie) et Pologne. En Hongrie par exemple, les prévisions de rendement de colza ont été abaissées de -11 % à 3,06 t/ha. À l’échelle européenne, elles sont à 3,17 t/ha (-3,1 % par rapport au mois dernier).
L’été sera chaud
D’ici à la fin du mois de mai, l’observatoire Mars des ressources agricoles prévoit peu de pluies en Europe de l’Ouest.
À plus long terme (pour la période de juin à août), les conditions météo devraient être plus chaudes que d’habitude sur la majorité de la zone Europe, et de manière plus marquée sur le pourtour méditerranéen, la péninsule ibérique, et le nord-est de l’Europe.